Garder le moral, une journée à la fois
S’entraîner sans objectif – Mode d’emploi
Quelles solutions?
Dans le contexte de pandémie mondiale, Bruno Ouellette bénéficie d’un poste d’observatoire privilégié. Face aux écueils que rencontrent bon nombre de ses clients sportifs, le psychologue propose des solutions individuelles qui peuvent avoir des répercussions positives sur vous et votre entourage. « Le cerveau est extraordinaire! » Prendre du recul, jouer le jeu de la résilience, insérer de petites habitudes au quotidien… ces modes opératoires déjouent l’anxiété et aident à faire passer les moments plus difficiles.
Faites preuve de résilience
Face aux incertitudes, Bruno Ouellette recommande de prendre un temps de recul, une mise à plat émotive. Asseyez-vous, fermez les yeux ou baissez la lumière, faites le silence.
Faire une « remise en marche », c’est se mettre dans une position de compréhension et d’acceptation de ses propres limites en tant qu’individu, en plus de celles qui sont imposées à la collectivité par la crise sanitaire.
« Il n’y a pas de plan caché » – Bruno Ouellette
La pandémie mondiale actuelle contraint tous les pays à faire des choix à grande échelle, sans distinction entre les individus. Il n’y a pas d’agenda caché ni de plan d’envahissement de la part d’une organisation obscure. Une fois cette certitude acquise, le mieux que l’on puisse faire est d’accepter et de prendre des mesures pour soi.
Faites place à plus de S.E.N.S. dans votre vie
Pour faire face au flou qui prédomine à l’horizon de nombreux sportifs, Bruno Ouellette énumère quatre éléments fondamentaux du bien-être, rassemblés sous l’acronyme S.E.N.S. : sommeil, exercice, nutrition, souffler (respirer). Ces quatre ingrédients mis ensemble permettent d’aborder les difficultés avec plus de sérénité. Si un ou plusieurs de ces pôles vous fait défaut, cherchez à les aborder un à un, sans pression ni obligation de résultat. Faire cet exercice en lui seul est bénéfique.
Réduisez les nouvelles négatives
Les médias alarmistes, la circulation d’informations infondées… l’actualité capte énormément d’attention et contribue à créer un environnement anxiogène, contre lequel vous pouvez lutter en vous mettant dans des dispositions plus saines. Si la radio, les fils d’actualité ou le journal quotidien vous assaillent, baissez le son ou fermez les onglets, gommez les stimuli qui s’accumulent dans votre champ sonore ou visuel. Si cette action est trop radicale à votre goût, réduisez le temps alloué aux nouvelles à une ou à deux fois par jour, pas plus.
Contrôlez ce qui est contrôlable
Dans un univers hors de contrôle, concentrez votre attention vers ce que vous maîtrisez le mieux : vous. Bruno Ouellette suggère l’installation des « tiny habits », des petites habitudes qui mettent en place une routine saine et agréable sur laquelle vous pouvez vous replier en cas de moins bien. Levez-vous et mangez à heures fixes, méditez (15 minutes par jour peuvent suffire), allez marcher avant le souper… Additionnées les unes aux autres, ces petites actions constituent le « PCL, le Petit Constant Longtemps », des petits remparts auxquels vous accrocher pour aller mieux en cas de coup dur.
Nourrissez-vous de « M&M’s »
Pour lutter contre les vagues à l’âme, Bruno Ouellette suggère un petit « voyage dans le temps » : replongez-vous dans les « M&M’s, les meilleurs moments » des derniers mois, pour vous redonner un peu de peps. Revenir sur les événements positifs ayant parsemé votre quotidien des derniers mois redonne de l’espoir et du sens aux choses que vous faites. Une visite chez grand-maman, un sourire derrière le masque, un regard communicateur à l’épicerie ou sur le trottoir… Se rattacher aux choses que l’on a, montrer l’exemple pour les autres, etc. Les actions les plus bénignes sont porteuses d’espoir, tant pour vous que pour votre entourage.
Rien n’est perdu
Face à l’apparence de vide, Bruno Ouellette propose un petit « voyage dans le temps ». Cherchez des éléments du passé, des choses que vous avez faites, que vous souhaitez refaire – ou au contraire que vous ne souhaitez pas voir se reproduire – afin de vous projeter dans un futur qui est beaucoup plus proche que vous ne l’imaginez. Même si cela n’a pas l’air très évident, savoir que toute chose a une fin (même la chose la plus pénible), aide à passer au travers des situations les plus désagréables.
Une fois cette angoisse des jours sans lendemain passée, concentrez-vous sur les petites choses du quotidien qui ont le don de vous stimuler. Un petit café sur le bord de la fenêtre, la lumière d’un coucher de soleil sur les murs de la ville, l’air frais du matin sur la nuque… Déjouez votre attention par des trucs simples. Le reste n’en sera que meilleur ensuite!
Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain
Fermetures des centres sportifs, des gymnases, des clubs, des activités physiques scolaires… Pour Bruno Ouellette, les restrictions sanitaires appliquées à la majorité de la population, à l’exception des sportifs professionnels ou des jeunes de Sports Études, est un signe inquiétant de la part des autorités.
Ce type d’exclusion traduit selon lui les valeurs de notre société, axées davantage sur la santé économique, le sport d’élite, que sur la santé et le bien-être des individus et des sports récréatifs. Une absence de décisions fortes, privilégiant l’égalité des chances et la santé, pourrait avoir des répercussions dramatiques la pratique du sport à long terme. À ce titre, Bruno Ouellette lance un appel au gouvernement, invitant celui-ci à se recentrer au plus vite sur des mesures qui prennent en compte la santé et l’éducation des Québécois dans leur globalité, plutôt que sur des enjeux de surface.
En somme, « vite l’ouverture des activités sportives pour les jeunes dans un environnement encadré au départ, puis plus ouvert, lorsque la vaccination de masse aura atteint un niveau plus appréciable. »
À bon entendeur…
Par Ariane Patenaude, B.Sc Kinésiologie
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