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La course utilitaire : pour enfin cesser de courir!

Quand on pense au transport actif, des images de vélo ou d’autobus nous viennent en tête. Se déplacer en autobus, en marchant ou sur deux roues est un mode de déplacement admis par tous, à partir du moment qu’on n’habite pas trop loin de son lieu de travail ou d’études. Mais nous vient-il à l’idée que se déplacer à pied peut aussi vouloir dire… en courant?

 

Faire rimer « course » avec « déplacement »

Cette idée toute simple ne semble pas évidente à première vue, si on n’est pas un tant soi peu habitué1 à la chose. Pour peu de l’expérimenter en tant que pratique sportive, peu d’entre nous sont tentés à l’idée de faire de la course un moyen de transport à part entière.

Photo : Laurianne Roberge
Photo : Laurianne Roberge

Cette réticence, Laurianne Roberge l’a eue elle aussi. Originaire de la rive-sud de Montréal, rien ne la prédestinait à parcourir des kilomètres à la course dans le seul but de se rendre du point A au point B. Comme elle le raconte dans Ces Mille Pas, décider de s’affranchir de l’ « État-pompe-à-gaz » qu’est la banlieue, c’est d’abord un « choix » qu’elle fait consciemment. Elle met en place une série d’actions dans le temps qui cristallisent sa prise de position.

Par exemple, elle décide de payer un peu plus cher son logement pour se délester de sa voiture et se rapprocher de son travail. Puis, pour que la course devienne une véritable habitude, elle fait en sorte de l’imbriquer dans son mode de vie de façon plus machinale. Un fait acquis et non négociable, comme prendre le bus, sauf qu’à la place de s’asseoir et d’attendre, là, c’est plus : « attacher ses souliers, mettre son sac à dos, partir à la course ». D’individu passif et inopérant, on devient « actif, impliqué, engagé. Vivant »2.

 

Joindre l’utile à l’agréable

« Soleil, pluie, neige, gadoue, vent, nuit, jour », ils sont ainsi de plus en plus de coureurs à défiler dans les rues de Montréal, de Québec et leurs environs, allant et venant depuis et vers les lieux du quotidien. Les jours de blizzard, on les prend pour des fous, mais non… Ils sont juste habillés comme il faut pour toutes les météos et les températures.

Poussette à la main, sac à dos soudé au dos comme le prolongement naturel de leur personne, on les appelle les navetteurs, les « run commuters », les coureurs utilitaires… Ils ont tous en commun une chose : ils veulent se dépenser, mais surtout, ils cherchent à joindre l’utile à l’agréable. Habillés comme pour aller à la salle de conditionnement physique, ils débarquent à l’épicerie, font leurs emplettes, vont chercher les enfants à l’école ou à la garderie, honorent leurs rendez-vous… Tout ça au rythme de leur foulée.

 

Un gain de temps

Aux gens pour qui « transport » ne rime pas avec « dépense physique », beaucoup répondraient que de se déplacer en courant permet en fait de gagner beaucoup de temps sur les activités. Par exemple, si votre emploi du temps chargé est un frein à l’activité physique, se déplacer en course à pied devient un moyen de s’activer tout en accomplissant les tâches du quotidien.

Pour Samuel Trudel, toutes les raisons sont bonnes pour courir! Employé chez Boutique Courir jusqu »en 2022, ce papa de jeunes enfants arrive à concilier sport, travail et vie familiale en intégrant toute sa petite famille avec lui. Ultramarathonien, il est du genre à enfiler les déplacements entre son lieu de travail, sa maison et ses diverses activités en faisant des détours par les parcs environnants pour engranger les kilomètres. Impossible de faire autrement, quand on a un emploi du temps comme le sien.

 

Le transport actif en course à pied vous tente? Voici comment vous y prendre sans brûler d’étape.

 

1- Intégrer la course au quotidien

Si ce n’est pas déjà le cas, la course à pied peut faire office de moyen de transport dès les premiers pas de pratique. Lorsque vous l’intégrez progressivement et en respectant vos limites, la course utilitaire peut non seulement s’imbriquer dans les emplois du temps les plus chargés, mais aussi devenir une pratique bénéfique pour quiconque « manque de temps ».

 

2- Des courses courtes pour commencer

Pour devenir navetteur, pas besoin de courir absolument tous les jours… Débutez plutôt par une journée par semaine, où vous ne ferez que revenir du travail en trottant. Dans cette direction, nul besoin de vous soucier de la transpiration, puisque c’est dans votre propre douche que vous atterrirez. La journée de travail achevée, revenir chez vous au rythme de votre foulée vous redonnera la vigueur et l’énergie nécessaires pour la soirée qui s’annonce.

 

3- Augmentez la fréquence 

Vous avez commencé à revenir une fois par semaine de votre travail en courant. Si ce rythme vous convient, félicitations! Vous êtes un navetteur! Par contre, si cela ne vous suffit pas, vous pouvez graduellement augmenter la fréquence de vos « retours » à la maison en course à pied. D’abord, une, puis deux, puis trois… Alterner une journée « retour » avec une journée « normale » (sans courir) est aussi une solution pour ne pas trop forcer et pour rester au plus près de vos sensations.

 

4- Un rythme de vie qui change

En augmentant le nombre de jours de course, vous réalisez que votre nouveau mode de vie requiert une certaine logistique. À prévoir : quels vêtements apporter avec vous au travail, une trousse de toilette au boulot, un repas du midi portable et étanche, des accessoires pour le retour dans la noirceur, etc. Les conditions varient en fonction des installations prévues par votre employeur. Dans tous les cas, assurez-vous de ne manquer de rien durant votre journée. C’est l’assurance d’être bien et de continuer votre pratique en toute quiétude.

 

5- Voyagez léger

Pour être prêt et confortable en toutes circonstances, gardez en tout temps dans votre sac les items suivants : de quoi être visible (lumières, dossard, bandes réfléchissantes, etc.), un billet de transport valide, un peu d’argent et quelques éléments de protection, comme une paire de gants minces, un bandeau pour les oreilles, un cache-cou et une veste coupe-vent. Légers et compressibles, ils se glissent dans une poche de votre sac et peuvent être dégainés si vous vous faites prendre par une averse.

 

 

Trouver le sac de course approprié

Puisque dans « course utilitaire » il y a « course », il ne faut pas lésiner sur la qualité des éléments qui constituent votre moyen de transport. En effet, pour que vous persistiez dans votre pratique, mieux vaut investir pour un bon sac, car celui-ci ne vous quittera pas d’une semelle! Plusieurs options existent sur le marché. Pour trouver la vôtre, gardez en tête quelques caractéristiques essentielles pour bien choisir votre sac. 

 

Ergonomie

Choisissez votre sac préférablement de forme allongée et près du corps. La forme oblongue, plus longue que large, suit le long du dos et fait un avec son propriétaire. Pour amortir les chocs et les frottements de la course, cherchez un sac à bretelles plutôt couvrantes, larges, avec une capacité de stockage. La possibilité d’insérer des flasques, téléphone, gels ou autres menus objets répartira le poids de l’avant et de l’arrière du corps et rend la course plus agréable.

 

Contenance

À mi-chemin entre une veste et un sac, choisissez un sac dont la capacité de stockage ne dépasse pas les 15 ou 20 litres. À première vue, cela peut paraître petit, mais sur une journée de travail, qu’avez-vous vraiment besoin? Un lunch, un petit snack, vos vêtements de course, une trousse de toilette, vos appareils électroniques, votre porte-feuilles, un chandail de rechange…  Avec l’expérience, vous réduirez petit à petit vos effectifs pour n’apporter plus que l’essentiel. 

 

Capacité de rangement

Malgré la tendance à faire petit, il se peut que sur une journée de réunion importante ou avec de multiples rendez-vous, vous deviez apporter plus qu’à l’accoutumée. Ceci en tête, les compagnies d’accessoires de course ont anticipé la chose en dotant leurs sacs de multiples options de rangement. Certains sacs sont ainsi munis d’un filet central et de poches latérales qui ajoutent en capacité de stockage, pouvant pallier aux besoins ponctuels d’espace. 

 

Durabilité

Cherchez un sac dont la matière est robuste, durable, puis dont la construction ergonomique assure un confort de tous les instants. Que ce soit pour le transport, la course de tous les jours et les expéditions en sentiers, les sacs offerts sur le marché ont l’attrait de pouvoir s’adapter à toutes les situations. De transport urbain à la randonnée, certains ont même du style! Arriver au bureau avec son sac de course n’est peut-être désormais plus le gage de passer pour le sportif de service. 

 

Si vous hésitez avant de vous lancer dans l’achat d’un sac, une seule séance de course utilitaire suffira à vous faire changer d’avis. La sensation extraordinaire qui accompagne le fait de courir – et de se rendre à destination – achèvera de vous convaincre.

 

Contactez-nous ou passez nous voir en boutique pour en discuter!

 

 


1 L’utilisation du masculin dans le texte a pour but d’alléger celui-ci.
2 Laurianne Roberge, Ces Mille Pas, 25-12-2018, « Une question d’habitude », sur Courir.org : [http://www.courir.org/mille-laurianne-roberge-20/], consulté le 12-10-2020.
Photos 1 Entête: Salomon – Cedric Corroy / Photo 2: Laurianne Roberge / Photo 3 :  jaysi – 123RF