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Choisir la date de son défi sportif …

… une question de personnalité

 

Après un temps des fêtes bien arrosé et festif, nous voilà de retour à la réalité du quotidien, de l’entraînement et, avec lui, le début des inscriptions aux défis de la nouvelle saison! Avec la neige et le froid, la reprise se fait douce et graduelle… Cela ne nous empêche pas de nous projeter! Quels seront les événements qui viendront ajouter une nouvelle pièce à notre mur de médailles cette année?

Que vous soyez coureur sur route ou de sentier, les possibilités ne manquent pas. Au moment d’écrire ces lignes, le site internet Ahotu, qui tente de recenser toutes les courses disponibles à travers le monde, dénombre pas moins de 25 milles courses de type « route, sentier, duathlon, triathlon, course d’orientation, canicross, marche, course à obstacles »1.

Au-delà de l’embarras du choix, une problématique apparaît… Celle-ci est reliée aux habitudes et aux préférences de chacun* et forcément revient sur le tapis lorsqu’il est question de choisir son défi sportif : quel événement choisir, en fonction de sa situation personnelle, ses préférences à l’entraînement et en compétition?

 

Beaucoup de paramètres

En effet, que l’on craigne la chaleur ou au contraire, que l’on soit frileux, que l’on travaille dans la construction, une commission scolaire ou un cabinet d’avocats, la date de son prochain marathon peut varier de façon significative! D’autres contraintes viennent s’ajouter au tableau, comme la situation personnelle et familiale, le lieu de résidence, l’accès à la nature, etc.

Dans ce texte, nous dresserons le portrait de quatre périodes du cycle annuel, que nous confronterons à la réalité de l’entraînement, des types d’épreuves et de l’environnement.

 

 

Décembre – Janvier – Février – Mars

La période « joker »

« Trail, neige et BBQ« , « Trail polaire du Mont-Comi« , le « Pentathlon des neiges« , le « Demi-marathon hypothermique« 2, sont des exemples de noms courses qui donnent le ton de cette période de l’année. Atmosphère bon enfant, distances réduites, activités un peu hors normes… Le temps est au « repos » ou à l’essai de nouveaux sports pour une majorité de personnes.

On ne va pas se mentir… à moins de faire de très longues distances, (presque) tout le monde lève le pied à cette période de l’année. Avec les fêtes en décembre, suivi des mois de janvier et février, le climat québécois est fidèle à sa réputation : la luminosité réduite, les caprices de Dame Nature et les températures extrêmes appellent à une pratique réduite, sinon modifiée.

 

Préparation physique

C’est le temps d’essayer une nouvelle pratique! Tanné de courir? Pourquoi ne pas faire un petit entraînement croisé? Si vous avez accès à un bois ou à un parc, peut-être seriez-vous tenté de troquer vos souliers habituels pour des souliers de trail, non sans passer par une petite période de transition au préalable?

Durant cette période, les coureurs estivaux transitionnent entre l’ancienne et la nouvelle saison. Le volume d’entraînement baisse ou se maintient à travers des pratiques plus variées. Un changement qui fait du bien à la tête comme aux articulations.

Sans accès direct à des espaces verts, d’aucuns peuvent s’essayer à la natation, s’inscrire dans une salle de conditionnement physique ou faire une musculation à la maison avec un équipement minimal.

 

Quand s’inscrire?

Les plus intrépides d’entre nous peuvent continuer sur leur lancée, maintenir leur volume d’entraînement et enchaîner sur les compétitions hivernales. Cela se voit notamment dans la pratique du cross-country, puis de l’athlétisme en salle. D’autres, plus précautionneux, opteront pour un court repos pendant le mois de décembre, pour se requinquer et revenir plus forts par la suite.

Les compétitions de sports d’hiver ont lieu tant qu’il y a de la neige. Si votre objectif est un objectif hivernal avant tout (ski de fond, course de raquettes, marathon dans l’hémisphère sud, etc.), une préparation physique générale devrait logiquement avoir lieu en début de printemps ou d’été.

 

 

Mars – Avril – Mai – Juin

Courses de printemps
photo: rosemary ketchum de Pexels

Il ne dure pas très longtemps chez nous, un peu à cause du raz-le-bol de l’hiver, ou bien à cause de la sensation de chaleur qui donne cette impression d’été à l’apparition des premières fleurs. Bon an mal an, le printemps revient inlassablement à chaque année, apportant avec lui ses montagnes russes climatiques. L’espace de quelques semaines, on retourne à la case départ en termes de vêtements de course.

Manches longues ou manches courtes? Petits gants ou cache-cou? C’est la période où la neige fond et où ça glisse. La vigilance des coureurs doit être à son plus haut niveau pour ne pas glisser sur les plaques de glace qui résistent encore au sol. C’est aussi le temps de l’année où on traîne nos accessoires enlevés après cinq minutes de course, où on crève au soleil et où on gèle à l’ombre…

Cette période, c’est aussi le temps des premières compétitions de la saison. Avec peu de volume accumulé, les coureurs s’élancent gelés et tout rouillés sur la ligne de départ, trop heureux de courir ensemble à nouveau. C’est le cas notamment avec le 21K de Montréal qualifié comme l’une des premières épreuves importantes du calendrier québécois.

 

Préparation physique

Si vous souhaitez vous démarquer sur cette période de l’année, nous vous conseillons de vous munir de toute votre force mentale, afin de faire face à l’hiver d’entraînement qui précède votre compétition. Vous avez une motivation à toute épreuve? Tant mieux pour vous! Vous ne serez en aucun cas perturbé par les épisodes de grand froid, les coups de mou et la moindre luminosité dans le jour.

Au contraire, vous avez besoin d’un coup de pouce motivationnel? Pourquoi ne pas vous inscrire à un groupe de course qui se réunit beau temps, mauvais temps? Un rendez-vous entre amis auquel vous ne pouvez déroger, couplé à quelques activités intérieures dans un autre sport, peuvent être des solutions efficaces pour arriver frais aux premières courses de l’année.

 

Quand s’inscrire?

C’est le temps de vous inscrire à des épreuves de distances moyennes, en fonction de votre objectif annuel. Par exemple, une personne qui souhaite performer au marathon à la fin de l’été tirerait avantage d’un demi-marathon sur cette période, histoire de se mettre en jambes et de tester son endurance musculaire.

 

 

Juin – Juillet – Août – Septembre

Courses de saison
Photo: Pexels

Pour une majorité de gens, c’est la fenêtre idéale, tant au niveau des vacances, des températures, que de la préparation physique. L’été coïncide souvent avec l’aboutissement d’un cycle en périodisation d’entraînement : c’est le moment de se dépasser. Pour ceux qui ont un double objectif annuel, il s’agit du premier grand pic de forme. Le deuxième viendra à la toute fin de la saison.

 

Préparation physique

L’été, c’est aussi le retour des températures élevées. Ceux qui redoutent les coups de chaleur n’auront peut-être pas eu beaucoup d’occasions de s’entraîner dans ces conditions. Pour éviter des malaises, il peut valoir la peine de s’inscrire à des courses plus courtes, avant le grand test du demi-marathon, du marathon ou de l’ultra.

 

Quand s’inscrire?

Si vous redoutez la chaleur, nous vous conseillons une inscription hâtive ou tardive sur la période (mai-juin // août-septembre), pour éviter les épisodes caniculaires de plus en plus fréquents en juillet et en août. Évidemment, le moment de la compétition a un impact sur la période d’entraînement menée en amont. Si vous choisissez une inscription tardive, prévoyez des séances d’entraînement quelque peu éprouvantes durant l’été!

 

 

Septembre – Octobre – Novembre – Décembre

Courses de fin de saison

Ah! Les couleurs d’automne! Si vous êtes du type contemplatif, cette période transitionnelle va de pair avec un certain relâchement, mêlée au sentiment de frénésie qu’impose le retour de la fraîche matinale, les feuilles qui tombent et la rentrée scolaire en parallèle.

 

Préparation physique

La fin de saison rime avec le dernier pic de forme de l’année. Pour quelques uns d’entre nous, c’est l’occasion de se tester une dernière fois avant un repos annuel bien mérité. Les coureurs de très longues distances ont pu profiter de l’effet bénéfique des courses disputées plus tôt dans la saison et sont fin prêts pour le point d’orgue de leur année d’entraînement.

 

Quand s’inscrire?

Cela dépend de l’objectif… Si vous planifiez participer à la saison de cross-country universitaire, les dernières épreuves ont lieu en décembre. Quant aux courses de sentiers, les dernières épreuves se déroulent en octobre, voire en novembre, avec des aléas métérologiques prédictibles selon le lieu de la course.

 

Une saison de courses, ça passe vite! C’est la raison évoquée par certains pour s’engager dans de nouvelles pratiques et varier les plaisirs tout au long de l’année. Tout cela bien sûr, en prenant en compte les périodes de récupération nécessaires à la performance.

Entre et l’inscription et la date d’une compétition, il y a parfois de longs mois d’entraînement. Sans grande surprise, ce sont eux qui sont déterminants de la performance. Pour cette raison, les conditions de la préparation physique – l’environnement, la température, les surfaces, la luminosité, etc. – doivent logiquement être pris en compte.

En vous souhaitant une bonne … préparation!

 

 

Par : Ariane Patenaude, B.Sc Kinésiologie

 


Sources :
* Nous utilisons le genre masculin pour alléger le texte.
1 Ahotu, « Courses d’endurance calendrier 2023 – 2024 en Amérique du Nord », disponible en ligne : https://www.ahotu.com/fr/calendrier/amerique-du-nord?sports=triathlon,duathlon,run-and-bike,canicross,course-d-orientation,course-a-obstacles,marche,trail,course [consulté le 19/01/2024].
2 iskio.ca, disponible en ligne : https://www.iskio.ca/ [consulté le 19/01/2024].