Retour

Ultra-trail Monarque – Sur la route des papillons migrateurs

« Ça te dérange-tu si je mets juste le son? Je suis en train de me préparer pour aller à la salle de sport ». À moins d’une semaine du départ de son Ultra-Trail Monarque, la tendance est à la baisse du volume d’entraînement, aux finitions préparatoires et au repos pour Anthony Battah.

C’est qu’Anthony s’entraîne dur. Le coureur compte enchaîner non pas un, mais plusieurs ultras par semaine, afin de boucler un itinéraire d’environ 4500 kilomètres entre Montréal et le Mexique, sur la route des papillons monarques.

Courir un exploit comme celui dans lequel ce père de famille s’est lancé demande une préparation physique réfléchie. Pour cela, il s’est associé avec Éric Dehaies, entraîneur et coureur d’ultra-endurance.

Au plus haut de sa planification, Anthony Battah a réussi à enchaîner des « semaines à 250 kilomètres de course »1. Une accumulation nécessaire pour ne pas flancher face à la distance à parcourir.

En cette matinée de la fin juillet, Anthony se dit « confiant » et surtout « chanceux » de ne pas avoir contracté de blessure avant de se lancer dans son périple. À moins de changements, Anthony Battah courra entre 50 et 60 km chaque jour pendant trois mois, jusqu’à son arrivée dans les forêts ancestrales du Mexique.

 

Courir au rythme des papillons migrateurs

Il y a maintenant un an, sur fond de remise en questions existentielles post-pandémie, Anthony Battah se lançait un défi surprenant : suivre la route des papillons migrateurs, du Québec jusque dans la région de Michoacán, vers la côte pacifique du Mexique. C’est à cet endroit que les monarques se retrouvent pour se reproduire, après un périple de plusieurs centaines de kilomètres du nord jusqu’au centre du continent américain.

Ce périple – c’est le cas de le dire – devient de plus en plus périlleux pour les monarques. Profitant jadis d’une végétation abondante, ils se nourrissaient jusqu’alors des asclépiades et de plantes nectarifères. Cependant, les dernières décennies ont vu réduire la végétation qui traçait jusqu’à maintenant la route des papillons.

Les aménagements urbains qui suivent l’accroissement de la population nord-américaine ont eu raison d’une grande partie des terres laissées en friche, sur lesquelles poussent d’ordinaire les fleurs sauvages qui constituent les « ravitos » des monarques. Par conséquent, la disparition des asclépiades menace aussi la survie des papillons, qui ne trouvent plus de quoi se ravitailler tout au long de leur parcours migratoire et meurent avant d’arriver à destination.

 

Le défi de ma vie – le défi de l’humanité

 

 

Anthony Battah s’élançait depuis l’Insectarium de Montréal le 29 juillet 2023.

En mars 2023, nous écrivions déjà un texte pour décrire le projet d’Anthony Battah et sur ce qui est en train de devenir le périple de sa vie. À l’heure de composer ce texte, le coureur a dépassé Vaudreuil-Dorion et court vers les frontières canadiennes. Si tout va bien, Anthony déboulera à Cincinatti dans l’Ohio (USA) au moment où vous lirez ces lignes.

Avec lui, son épouse Nancy et sa fille Laurence, engagées comme lui et le soutenant sur les diverses étapes du projet, l’accompagnent tout au long de son périple, que le coureur souhaite pédagogique et politique. Lors de journées de repos, Anthony se rendra dans les écoles, les centres communautaires, les mairies des villes qu’il croisera pour parler de son projet.

Derrière ce fond de transmission, il souhaite sensibiliser les habitants des villes qu’il traverse sur le sort des monarques et les gestes simples à faire pour maintenir en place les fameux « ravitos » des papillons, les asclépiades et autres plantes nectarifères. Sur son site internet, il diffuse la liste des municipalités qui se sont engagées à revoir leur règlementation en aménagement urbain, afin de laisser plus de place aux terres en friche et à la diversité des espèces sauvages.

L’objectif est multiple, universel. Anthony sait qu’il ne touchera pas tout le monde. Il veut « faire sa part », mais ne se limite pas non plus dans l’énergie et l’ambition déployées pour faire entendre son message écologique. Son objectif est clair : amasser 4,5 millions de dollars, soit « 1 dollar par kilomètre parcouru » du Québec jusqu’au Mexique.

 

 

 

 

 

Aidez Anthony à réaliser son objectif

On attend encore la déferlante de soutiens, mais le coureur ne démoralise pas une seconde. Il sait que les fonds viendront au même rythme que la conscientisation… raison de plus pour agir et animer les esprits!

 

Chez Boutique Courir, des projets comme celui d’Anthony Battah, on trouve ça beau.

Et pas juste beau. C’est clair. C’est pertinent. C’est urgent.

 

 

Soutenez la cause du Papillon Monarque <

 

 

Le site internet officiel de l’Ultra-Trail Monarque

Ultra-Trail Monarque sur Instagram

Ultra-Trail Monarque sur Facebook

 


Sources :

1 OUELLETTE-VÉZINA Henri, « Courir 4500 km pour le papillon monarque », dans La Presse, publié le 27/10/2022, disponible en ligne : https://www.lapresse.ca/sports/2022-10-27/ultramarathon/courir-4500-km-pour-le-papillon-monarque.php [consulté le 01/08/2023].

 

Photos : Anthony Battah