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Vélo en ville : choisir sa monture

Attention! Cyclistes en vue!

En cette année pas comme les autres, une petite révolution se dessine dans les rues de la ville. Distanciation physique oblige, c’est sur deux roues qu’elle aura lieu… « Autant pour le loisir qu’à des fins de transport, on peut s’attendre à voir de plus en plus de vélos circuler au Québec dans les prochains mois »1, indique Mariève Bégin dans son article de Radio-Canada. Avec le confinement, les rues se sont vidées des voitures, qui dominaient auparavant l’espace urbain. Même si la reprise est lancée, les gens ne retrouveront pas aussi rapidement le chemin du travail ou des emplettes par la voie des transports en commun…

Petit, maniable, efficace, le vélo apparaît comme une alternative toute trouvée pour répondre au besoin de déplacement qui, comme l’espère Suzanne Lareau, présidente-directrice-générale de Vélo Québec, laissera sa marque dans le temps. De concert avec la Ville de Montréal, Vélo Québec élabore présentement des solutions pour « déployer des axes pour le cyclisme », afin de sécuriser et rendre accessibles aux vélos les artères désertées par les voitures durant le Grand Confinement2.

Photo : Trek

D’abord considéré comme un loisir au Québec, le vélo pourrait retrouver du lustre dans sa fonction d’origine : se rendre du point A au point B. On l’ignore peut-être, mais le vélo représente une alternative viable à la voiture pour quiconque voyage le plus souvent du temps seul(e) et dans un rayon d’environ 5 kilomètre autour de chez lui (elle), sans parler des bénéfices de pédaler du point de vue de la santé physique et psychologique, dépassant de loin les risques encourus par la pratique du vélo3 .

 

On y va!

Prêt(e) à passer le cap du transport à vélo? Voici quelques conseils pour bien s’orienter. Bien entendu, ces recommandations sont faites à titre général. Si vous croyez dévier un tant soi peu du portrait que nous vous proposons ci-dessous, n’hésitez pas à nous contacter ou à passer en boutique pour rencontrer un(e) de nos conseiller(ère)s.

Pour le choix du vélo, ça commence d’abord avec l’élément principal : celui ou celle qui le conduit. Évidemment, nous sommes tous différents. Nos expériences passées, notre pratique sportive actuelle ou passée, nos envies, notre morphologie, nos blessures ou particularités individuelles viennent biaiser d’avance le choix de notre monture. Passons en revue quelques types de vélos et survolons leurs caractéristiques.

 

Le vélo hybride – pour la maniabilité

À mi-chemin entre le vélo de route et le vélo de montagne, le vélo hybride est la solution parfaite pour la personne qui souhaite se rendre subito presto du point A au point B, sans avoir à se soucier du terrain qui se profile devant elle.

Photo : Trek FX3 disque
Qu’est-ce qui fait son charme? 

Le vélo hybride a la particularité d’être plus confortable qu’un vélo de route, tout en offrant un meilleur rendement qu’un vélo de montagne sur le bitume. Une des principales différences est le positionnement du vélo. La plupart du temps, la géométrie des hybrides permet au cycliste d’être penché d’environ 60 degrés, comparativement à 30 degrés en moyenne sur un vélo de route et de montagne.

La transmission du vélo hybride offre un éventail de vitesses semblable à celui du vélo de montagne, ce qui permet de monter une côte abrupte plus facilement après une longue journée de travail, mais également d’atteindre une bonne vitesse sur le plat. Le système de transmission, plus robuste, résiste longtemps aux intempéries, pour faire face aux météos changeantes du déplacement quotidien.

Un sentier graveleux n’attend pas l’autre! La beauté de ce vélo, c’est qu’on peut se permettre d’aller sur des terrains beaucoup plus accidentés que la belle asphalte lissée du circuit Gilles Villeneuve. On les dote généralement de roues avec des jantes et des pneus plus larges et renforcés, au cas où nous prendrait l’envie de zigzaguer entre les cônes orange et les routes cabossées qui font le charme de notre beau circuit urbain québécois.

photo: Trek
Points à retenir :
  • Position confortable (le dos est penché d’environ 60° par rapport à l’horizontale).
  • Guidon généralement plat, pour plus de maniabilité dans les rues de la ville.
  • Ratio de vitesses plus large qu’un vélo de route (plus de vitesses « faciles » pour monter les côtes et transporter des sacoches).
  • Jantes et pneus plus larges et plus robustes.
  • Certaines versions plus haut de gamme se dotent de freins à disques, ce qui réduit de beaucoup la course de freinage. Pratique en ville, où une surprise n’attend pas l’autre…
  • Matière du cadre : plus souvent en alliages d’aluminium ou d’acier, ou avec une fourche avant et arrière en carbone pour plus de confort chez les hybrides plus hauts de gamme ou les déplacements plus longs. L’avantage du métal est la capacité de réparer, contrairement au carbone, très cher et plus compliqué à colmater.
  • Attention! Le vélo hybride n’est pas un vélo gravelle!

 

 

Le vélo « fixie » (ou sa variante single speed) – pour le style et la modération

Souvent boudé par les cyclistes, le vélo à une seule vitesse a bien plus à offrir qu’on ne se l’imagine… Sorti des vélodromes par les courriers à vélo des grandes villes et rendu populaire par le film Quicksilver (1986), le vélo à pignon fixe a vu grandir sa popularité à la fin des années 1990 par l’essor des courses « alleycats« 4 et ses adeptes, de plus en plus nombreux dans les villes cyclables comme New York, Chicago, Los Angeles… et Montréal plus récemment.

Photo : Trek Zektor 2017
Qu’est-ce qui fait son charme? 

À ceux dont l’idée d’une vitesse unique rebute, le vélo à pignon fixe propose la simplicité, la légèreté et la tranquillité d’esprit. En effet, « une seule vitesse » veut aussi dire « pas de problème de vitesses »! Le vélo dépourvu de système de transmission avant et arrière gagne en légèreté et en robustesse, d’autant plus que ce genre de pièces est généralement prisé des voleurs…

Si on est puriste, on peut opter pour le traditionnel pignon fixe, qui permet de rétropédaler pour ralentir et s’immobiliser, mais le débutant en ville préférera une version dotée d’une roue libre dotée au minimum d’un frein avant (c’est la loi qui le dit)5. Élégant, le vélo à pignon fixe est apprécié pour son aspect personnalisable : cadres, design, braquet, accessoires… il y en a pour tous les goûts!

Le choix du braquet (le nombre de dents du plateau avant et du pignon arrière) se fait en fonction de la vitesse de croisière à laquelle on souhaite accéder, mais pas que… En général, un ratio confortable pour la ville se situe dans la zone verte du tableau ci-dessous. Plus le ratio est grand (jaune, orange, rouge), plus votre vitesse de croisière est élevée, mais plus difficile est l’accélération. À l’inverse, si vous optez pour un ratio plus petit (vert, cyan, bleu), vous accélérez plus facilement et moulinez davantage, ce qui n’est pas mauvais pour la santé de vos genoux, d’autant plus qu’en ville, la circulation est constellée d’arrêts, de feux et de déviations qui limitent la prise de vitesse en ligne droite et brisent le momentum des cyclistes. En ville, mieux vaut donc opter pour un braquet efficace, ni trop vite ni trop lent, permettant d’accélérer sans se « casser » les jambes et de rester réactif(ve).

Un tableau des braquets. La colonne horizontale représente le nombre de dents sur le plateau avant et la colonne verticale, le nombre de dents sur le pignon arrière du vélo.
Points à retenir :
  • Généralement moins cher.
  • Personnalisable : vous pouvez même retaper un vieux vélo de route et le convertir en pignon fixe.
  • Plus léger que les vélos urbains classiques.
  • Pas de système de transmission (pas de flafla).
  • Une seule vitesse, favorisant la modération du cycliste (on aura beau pédaler, on n’ira pas plus vite).
  • Entretien plus facile.

 

 

Le vélo « gravelle » (gravel bike, garnotte)

Le vélo « couteau-suisse » par excellence! Pour celle/celui qui vient de loin, ou qui ne dédaigne pas faire des détours sur le chemin qui la/le mène au travail… Le vélo gravel est un vélo qui s’adapte à (presque) toutes les situations. 

Photo : Trek CrossRip Comp
Qu’est-ce qui fait son charme? 

D’abord, la question qui nous taraude tous : le vélo de cyclocross et le vélo gravelle… Bonnet blanc, blanc bonnet? Certains voient une stratégie marketing derrière l’essor du deuxième, d’autres décèlent une véritable différence d’avec le premier6. Même si l’un n’empêche pas l’autre, il faut garder en tête que le jumeau du gravelle, le vélo de cyclocross, est conçu, comme le dit Vélo Mag, pour un usage « efficace », notamment lors d’une « compétition intense mais de courte durée ». On privilégie donc, chez les vélos CX, des pneus plus minces et une géométrie plus « réactive », comparativement aux vélos de garnotte.

En d’autres mots, les vélos gravelle sont plus confortables. Dotés d’une géométrie renforcée et plus allongée – donc plus stables – ils sont adaptés aux sorties de longues distances et à (presque) tous types de routes. Les pneus de gravelle sont généralement plus gros (jusqu’à 40 mm chez certains constructeurs), moins cramponnés et plus renforcés que ceux de leurs confrères de cyclocross. Cette particularité leur confère une plus grande versatilité que ces derniers. Les fous de la garnotte peuvent donc passer du bitume aux sentiers sans arrière pensée et sans crainte de voir leurs pneus usés trop rapidement.

Enfin, les vélos gravelle sont une bonne alternative au vélo de route, pour « sortir des sentiers battus », tant pour un usage urbain que de campagne. Leur géométrie, leur renfort au pédalier et aux tubes, ainsi que la possibilité d’y mettre des pneus larges, en font des compagnons idéaux de route, de sentiers, de chemins, de garnotte, etc.

photo: Trek
Points à retenir :
  • Géométrie plus confortable que les vélos de cyclocross.
  • Possibilité de mettre des pneus plus larges.
  • Pneus moyennement cramponnés, pour un usage sur route et en sentiers.
  • Plus léger qu’un vélo de montagne.
  • Adapté aux longues sorties, sur tous types de chemins.
  • Versatile, peut s’adapter à (presque) toutes les situations.

 

Bien faire son choix

Photo : Boutique Courir Montréal

Lequel de ces vélos s’accorde le plus avec votre personnalité? Nous sommes tous différents. Bien sûr, ces quelques modèles ne sont pas les seuls qui existent sur le marché. C’est pourquoi il est plus sage, au moment de passer à l’action, de vous référer à l’un(e) de nos conseiller(ère) en magasin. Que vous soyez aficionado(a) de la route, des sentiers ou bien des deux, nous vous aiderons à trouver le vélo qui vous convient.

Pour des conseils avant de commencer votre saison cycliste, consultez quelques uns de nos articles de blogue.

 


Sources :
1 Mariève Bégin, « Préparez-vous à un été complètement vélo », sur le site internet de Radio-Canada/Sports, disponible en ligne : [https://ici.radio-canada.ca/sports/1697888/ete-velo-cyclisme-quebec-cyclotourisme-covid-coronavirus], consulté le 22-05-2020.
La Rédaction de LCI, « Le « Grand Confinement » : la crise économique de 2020 a désormais un nom », dans LCI News Room International, dernière mise à jour le 16-04-2020, disponible en ligne : [https://www.lci.fr/international/coronavirus-le-grand-confinement-la-crise-de-2020-du-covid-19-a-desormais-un-nom-2151154.html], consulté le 22-05-2020.
3 Corinne Praznoczy, Directrice de publication : Dr Nathalie SENECAL, « Les bénéfices et les risques de la pratique du vélo – Évaluation en Île-de-France », pour l’Observatoire régional de santé Île-de-France, septembre 2012, disponible en ligne : [https://www.ors-idf.org/fileadmin/DataStorageKit/ORS/Etudes/Etude_1580/PlaquetteVeloBeneficesRisques_1_.pdf], consulté le 22-05-2020.
 4 Une des alleycats les plus populaires à Montréal se nomme « La Course des Morts« , tenue lors du weekend de l’Halloween, rassemble des centaines de personnes dans une ambiance électrique et bon enfant.
Site du Service de Police de la Ville de Montréal, disponible en ligne [https://spvm.qc.ca/fr/Fiches/Details/Velo-a-pignon-fixe#:~:text=Le%20v%C3%A9lo%20%C3%A0%20pignon%20fixe,roue%20arri%C3%A8re%20(article%20247).], consulté le 12-06-2020.
Patrick, « Gravel et Cyclocross, quelles différences? », sur Bike Café, 11-11-2015, disponible en ligne [https://bike-cafe.fr/2015/11/gravel-et-cyclocross-quelles-differences-des-reponses-avec-lessai-du-bmc-cxa01/], consulté le 12-06-2020. Vélo Mag, « Le gravel bike ou l’art de franchir toutes les frontières », 22-02-2017, disponible en ligne [https://www.velomag.com/guide-dachat/la-hierarchie-des-groupes-de-transmission-pour-les-nuls/], consulté le 12-06-2020.