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Notions de base sur le fartage en ski de fond

Ces dernières années, une nouvelle gamme de skis de fond classiques est apparue : en lieu et place de la zone de fartage, une applique synthétique, communément appelé « skin« , qui veut dire « peau » en français. Désormais, plus besoin de calculer la météo, de traîner des farts dans son sac de randonnée, de se geler les mains sur la piste.

À priori, c’est une bonne nouvelle… non? Bien sûr : l’apparition de ces skis ont pour effet d’augmenter l’intérêt pour le ski de fond, en ce qu’elles démocratisent l’utilisation des skis et ouvrent la voie à un plus grand nombre de pratiquants. Cependant, leur adhérence est limitée et leur abrasion ralentit les skis sur la phase de glisse, réduisant d’autant la performance. C’est donc une bonne nouvelle pour le plus grand nombre. Et c’est à cette catégorie de la population de sportifs que s’adresse l’industrie avec cette toute nouvelle gamme de skis.

Il n’existe pas de distinction entre les utilisateurs – ceux qui fartent et ceux qui glissent avec des skis à peaux. Néanmoins, ceux qui ont choisi de rester sur la méthode de fartage sont tenus à un suivi un peu plus rapproché de la météo et de leurs skis. Voici un petit pense-bête pour ces derniers.

 

« Je farte, tu fartes, il farte »…

 

Quand vient le temps de choisir son fart de ski de fond, on se heurte souvent à des tonnes d’avis différents. Si vous débutez le ski, vous verrez qu’une fois que les bases sont bien comprises, le choix du fart se fait assez facilement. Nul n’est besoin d’un diplôme en météorologie pour saisir les notions du fartage, mais pour peu que l’on pratique le ski, on comprend assez vite la relation entre les caractéristiques de la neige et les farts qui leur sont associés.

Le seul objectif qui compte vraiment, c’est que vous passiez plus de temps à skier que de temps à préparer vos skis! Certaines alternatives de fartage existent et vous permettront de vous en sortir avec des résultats à peu près semblables. Et encore, la règle d’or reste de… skier!

 

Voici quelques subtilités du fartage, point par point…

 

Généralités

• Le pas alternatif (classique) en ski de fond est une alternance de phases de propulsion et de phases de glisse. Le ski est constitué d’une zone d’adhérence qui s’étend du talon de la fixation jusqu’à 20-30 centimètres devant la fixation (selon l’importance de la cambrure), constituée d’écailles, de peaux synthétiques ou d’un fart, afin de permettre la propulsion en avant, ainsi que de deux zones de glisse qui sont situées de part et d’autre de la zone d’adhérence.

• Le pas de patin (skate) s’apparente davantage à celui du patin à roulettes ou du patin à glace. La surface de la semelle du ski de « skate » est lisse sur toute sa longueur.

 

Ski classique

 

 

Ski de patin

 

 

Le fart d’adhérence

• Le fart d’adhérence (poussette), permet de coller à la neige durant la phase de propulsion.

• La sélection du fart d’adhérence se fait en tenant compte de la température extérieure, des caractéristiques de la neige (fraîche/transformée, sèche/humide), de la cambrure des skis (faible, moyenne, forte), du niveau d’habiletés techniques et de la condition physique du skieur.

Les farts d’adhérence se distinguent les uns des autres par leur composition chimique. Chez SWIX par exemple, les farts d’entrées de gamme vont comme suit : rouge (légèrement au-dessus du point de congélation), jaune/mauve (autour du point de congélation), bleu (entre -2°C et -8°C), vert (entre -9°C et -15°C), polaire (entre -15°C et -30°C).

Il est commun de dire qu’à très basse température, les skis collent bien aux pistes (la glisse étant moyenne), alors que lorsqu’il fait plus chaud, les skis adhèrent moins (la glisse s’en trouvant d’autant améliorée). De façon générale, la glisse est moins efficace lorsque les températures se trouvent dans les extrêmes, très en-dessous ou au-dessus du point de congélation.

• Les farts d’adhérence sont dits « mous » pour les températures chaudes et sont dits « durs » pour les températures froides. Il est possible d’appliquer un fart mou sur un fart dur, mais l’inverse est, en général, déconseillé.

Lorsque vous hésitez entre deux farts, il est conseillé d’appliquer d’abord le plus dur des deux. Si cela ne fonctionne pas, passez au suivant.

• Le « klister» est employé dans les conditions de neige transformées à l’extrême. Par exemple, au printemps, lorsque le mercure se situe largement au-dessus du point de congélation, ou l’hiver, suite à un dégel suivi d’une chute du mercure au-dessous de zéro, alors que la surface enneigée devient glacée.

• Il est préférable d’appliquer le fart d’adhérence en plusieurs couches minces (polies au liège entre chacune des applications), plutôt que d’appliquer une seule couche épaisse.

• Le fart de base est posé avant le fart d’adhérence. Il améliore le lien entre le fart d’adhérence et la base du ski.

Poncer la zone d’adhérence avec un papier de verre spécialement conçu à cet effet, améliore substantiellement la rétention du fart sur la base.

« La neige est au ski de fond ce que le vent est à la voile. Il faut apprendre à la connaître », dit toujours Gilles Labre, fondateur de Boutique Courir et passionné de ski de fond. À la lecture de ce qui suit et après quelques séances de ski, on ne peut que lui donner raison!

 

Le fart de glisse

• Le fart de glisse («glider»), permet de glisser durant la phase de glisse en ski classique et d’avancer en ski de patin. Son application se fait sur les zones de glisse du ski classique et sur toute la surface du ski de patin. Tout comme le fart d’adhérence, le choix du fart de glisse est déterminé par les conditions de neige.

• L’application d’un fart de glisse à chaud requiert l’équipement suivant : un chevalet ou l’équivalent, un fer à farter, un grattoir de plexiglas, un grattoir à rainures, une brosse, et un tampon lisse. Le fart de glisse est efficace lorsqu’il pénètre dans les pores de la base du ski et qu’il n’y a pas d’excédent à la surface. Son application s’exécute dans l’ordre suivant : appliquer, gratter, brosser, polir, skier!

• La fréquence d’application du fart de glisse dépend de la distance skiée et du niveau de glisse recherché. Une seule bonne application en début de saison pour les randonneurs occasionnels peut suffire. Cependant, les skieurs intermédiaires et avancés qui font, par exemple une moyenne de 30 à 50 kilomètres par sortie, auront besoin de nouvelles applications, selon les conditions de neige et la glisse désirée.

Il est possible d’accélérer la saturation de la base d’un ski en le plaçant dans un four spécialisé à température contrôlée. C’est l’équivalent de plusieurs couches successives de fart de glisse.

• La glisse d’un ski de fond s’améliore au fil des saisons grâce au phénomène de saturation de la base (par le fart de glisse) à la condition qu’il soit entretenu régulièrement.

• Il y a deux sortes de farts de glisse : celui qui s’applique à chaud et celui qui s’applique à froid. L’application à chaud donne des résultats meilleurs et plus durables. Mais comme nous le disions en début de texte, vous pourriez appliquer à froid votre fard de glisse si vous teniez à sortir skier rapidement. En général, l’application d’une formule de fart de glisse à froid permet aux skieurs débutants de se familiariser avec l’entretien des zones de glisse de leur skis sans avoir à y investir beaucoup de temps.

• Une autre méthode d’entretien des farts de glisse est apparue il y a quelques temps.  Commercialisée sous le nom de ULLA, Masterwax et quelques autres, il s’agit d’une alternative à l’application des farts de glisse à chaud, facilitant du même coup l’entretien des skis. Plus besoin de traîner de fer dans les centres de ski!  Nous vous donnerons plus de détails à ce sujet dans un prochain article.

 

L’entretien

  • Il est indispensable de nettoyer la base des skis de temps à autre. Pour un rendement optimal, la zone d’adhérence devrait être nettoyée chaque fois que l’on passe d’un fart mou à un fart dur.
  • Afin de ne pas altérer la base des skis, il est conseillé de la nettoyer en utilisant les produits (défarteurs) spécialement conçus à cet effet. Certains de ces produits sont biodégradables. Le « défarteur » ne concerne que la zone d’adhérence et ne devrait pas être utilisé sur les zones de glisse.

 

Pour plus de renseignement sur les skis de fond vous pouvez nous appelez au 514-499-9600 poste 231 ou nous écrire à velo-ski@boutiquecourir.com.

 

Par : Gilles Labre; Ariane Patenaude