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Le choix des chaussettes… un sujet chaud!

Quand l’automne s’installe au Québec, on s’émerveille d’abord devant les couleurs uniques dont la nature nous fait cadeau, trop heureux* de ressentir la fraîcheur matinale qui nous a tant manquée lors des canicules de l’été. Après un temps, la petite fraîcheur agréable fait place au froid persistant, mordant, celui qui annonce l’arrivée prochaine de la neige et de notre hiver emblématique.

Pour les actifs qui choisissent de rester dehors tout l’hiver ou de prolonger encore le plaisir avant de retourner en salle de conditionnement physique, le froid impose inévitablement de se mettre des couches supplémentaires sur les doigts, les bras, le nez, les oreilles… et les pieds. Dans cette rubrique, nous nous pencherons plus précisément sur les pieds et sur le choix cornélien auquel tout pratiquant est confronté lorsqu’il fait face au mur constellé de chaussettes en tous genres et en toutes formes de son magasin de sport : Quelle est la paire qui conviendra le mieux à ma pratique tout en gardant mes pieds au chaud?

 

On oublie le coton 

Voilà, c’est dit. Et c’est tout ce qu’il y a à retenir. Quand le froid pointe le bout de son nez, on prend ses petits bas de coton et on les range dans la caisse des vêtements d’été. C’est tout. Point barre.

Oui mais…

Oui oui, d’accord…c’est vrai… Le coton, c’est une superbe matière, tout ça tout ça… On ne va quand même pas le nier. Cependant, quand il fait chaud, cette humidité que le bas « absorbe » reste en contact avec le pied (elle ne s’évacue pas), ce qui peut peut-être garder une certaine fraîcheur, mais pourrait aussi causer des ampoules aux pieds (avec un bas qui se déplacerait dans le soulier, à cause de cette humidité). Et quand le froid se met de la partie, contrairement aux fibres animales et à certaines fibres synthétiques, le coton garde très peu la chaleur, surtout lorsqu’il se gorge d’eau… alors pour le sport dans le froid, où l’humidité émise par le corps en action se confronte au vent du nord, comprenez que vous n’irez pas bien loin…

Mais alors on choisit quoi? 

Alors, quand vous vous trouvez devant un mur de chaussettes de sport, sachez qu’à moins de rares exceptions, tout ce qui se trouve sous vos yeux est composé de fibres d’origine animale ou synthétique, ou encore un mélange des deux.

 

La laine

Bouuuuuh! Le gros pull de ma grand-mère qui pique!

Bon… Pour ceux qui font la grimace en lisant ces lignes, sachez que la science a fait énormément de progrès depuis les années 1930 et que oui, il existe des sortes de laine qui sont aussi douces et agréables au toucher que le coton. Tellement que plusieurs marques font aujourd’hui des sous-vêtements en laine (si vous ne nous croyez pas, jetez un coup d’œil à Icebreaker )! Au sommet du podium se trouve une race de mouton qui n’est étrangère pour personne aujourd’hui : le mérinos.

Mais qu’est-ce qu’il a de particulier, ce mouton-là? 

Ben oui, c’est quoi son affaire à lui? Pourquoi une paire de chaussettes étiquetée « mérinos » a-t-elle plus de qualités qu’une paire de chaussettes en laine « normale »?

Deux caractéristiques principales de la fibre expliquent son intérêt. D’une part, la fibre du mérinos ne dépasse pas 23 microns de diamètre. Un micron, c’est précisément 0,001 millimètre (essayez de rapprocher vos doigts le plus près possible l’un de l’autre, sans qu’ils se touchent… c’est petit en titi).

D’autre part, cette même fibre est plus longue que la fibre de laine « ordinaire », ce qui la rend plus durable. Le rassemblement de ces fibres forme des fils de laine beaucoup plus fins et résistants que la moyenne des autres lainages se trouvant sur le marché, réconciliant les plus sensibles aux picotements et à l’irritation que peut causer, par exemple, la laine du pull de votre grand-mère (bouuuuuuh!). Avec la laine mérinos, on obtient des tissus beaucoup plus fins et doux que la laine conventionnelle, mais tout aussi performants en termes de chaleur et de respiration.

 

 

Car disons-le, la laine fait tout de même partie des fibres animales, lesquelles incluent entre autres le mohair, le cachemire, le chameau, l’alpaga, l’angora, la soie, etc. Bien qu’elles soient plus chères et plus difficiles à trouver, elles sont les championnes de vos chandails et de vos chaussettes d’hiver les plus réconfortants. L’origine de ces fibres dites « nobles » est protéinique. En gros, c’est ce qui rend possible la pousse des poils et des cheveux. Les hommes ne laissent-ils justement pas leur barbe pousser en hiver pour des raisons évidentes de confort facial? Parlez-en aux Vikings, ils vous diraient que leur abondante chevelure de menton n’avait pas qu’une vocation esthétique…

Mais revenons à nos moutons… Pardon, à nos chaussettes… Vous comprendrez donc que la laine, au même titre que les cheveux, a la capacité de réguler la température de notre corps et ce, en hiver comme en été. Elle s’avère une alliée incontournable des randonneurs, des alpinistes, des skieurs et des coureurs de sentiers qui gravissent les sommets et passent en quelques minutes à des altitudes – et donc des températures – différentes, mais pas que… Les gens qui marchent, courent, roulent – vivent – dans le froid en ont tout bonnement fait leur seconde peau.

 

 

 

Comme on le voit sur la photo ci-dessus, les petites écailles qui entourent la fibre de laine la rendent hydrophobe, ce qui fait que l’eau a d’abord tendance à perler sur la surface du pelage de mouton. À l’intérieur de cette fibre se trouvent plusieurs sous-couches, dont les structures ressemblant à de petits « ressors » emmagasinent l’humidité produite par l’effort, tout en gardant celle-ci à température corporelle tout au long de notre activité, à l’inverse du coton, qui ne garde pas la chaleur.

Tout ça c’est bien beau, mais de la laine, je n’en veux pas. Quelles sont les alternatives?

Il se peut que malgré toutes ces belles paroles, pour des raisons de prix, d’allergies, d’éthique, d’écologie, de confort ou autres, la laine ne soit pas une option pour vous. Qu’à cela ne tienne! Il existe des alternatives.

Les fibres synthétiques

On associe souvent les fibres synthétiques à des matières qui « ne respirent pas », qui « boulochent », etc. Rassurez-vous. Les compagnies de tissus ont évolué de manière impressionnante depuis les dernières décennies, proposant des fibres toujours plus innovantes qui, lorsque assemblées seules ou en composition avec d’autres fibres synthétiques et/ou naturelles, constituent une option souvent moins chère, mais tout aussi intéressante que les fibres animales et végétales.

Obtenues suite à la transformation du pétrole, les fibres synthétiques se sont fait une part enviable dans le monde du sport. Outre le spandex, l’élasthanne et le nylon, dont l’intégration aux tissus procure à la fois élasticité et solidité, le polyester (et ses dérivés), le polypropylène et l’acrylique sont les principales fibres qui composent aujourd’hui les matières de nos vêtements de sport, mais aussi de la vie de tous les jours.

L’une des principales différences des fibres synthétiques d’avec les fibres naturelles est qu’elles n’absorbent pas l’humidité, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient. Le point positif, c’est que le tissu, qui ne retient pas l’eau, sèche plus rapidement. Tricoté astucieusement de façon à laisser les particules de transpiration s’échapper, traverser sa membrane et s’étendre sur sa surface, le vêtement du sportif reste sec au contact de la peau. Le point négatif, c’est que cette humidité qui s’échappe laisse aussi filer une bonne dose de chaleur, réduisant du même coup sa performance sur les efforts de longue durée.

Mais alors, en quoi cette fibre est-elle intéressante pour les chaussettes d’hiver?

La magie opère dans le mélange des fibres qui entrent dans la composition des chaussettes d’hiver. Présente en plus ou moins grande quantité, chaque fibre synthétique différente apporte au mélange ses propriétés bien à elle, pour un produit fini qui conviendra à chaque profil de sportif.

 

 

Pour vous aider à faire votre choix, voici une suggestion de classement des types de chaussettes associés à leurs utilisations possibles…

 

Les chaussettes de laine

Plus de 50% de la matière est composée de laine.
  • Pas de compromis pour la chaleur, vous recherchez une bonne régulation de la température.
  • Vous sortez dehors de longues heures ou par temps très froid.
  • Vous risquez de vous arrêter régulièrement pendant votre activité.
  • Il pleut, il neige (ou les deux)… Bref, il mouille et il fait froid dehors. Les flaques de « sloche » sont à tous les coins de rue. Vous serez trempé-e des pieds après 5 minutes.
  • Il fait plus froid que d’habitude.

Exemples : Icebreaker Ski+ Over the Calf , Icebreaker Lifestyle Light Crew.

 

 

Les chaussettes « mixtes »

Moins de 50% de la matière est composée de laine, le reste étant constitué d’un mélange de nylon, de polyester, de polypropylène (ou dérivés), de spandex ou élasthanne.
  • Vous sentez que toutes les caractéristiques nommées dans la catégorie précédente vous concernent aussi, mais le critère « laine » n’est pas impératif pour vous.
  • Vous n’êtes pas frileux, mais vous voulez quand même être protégé du froid.
  • Vous faites un entraînement intense par grand froid.
  • Votre sortie dure environ 90-120 minutes, ou moins.
  • Il fait froid dehors, mais pas plus que d’habitude.

 

Les chaussettes en fibres synthétiques

La totalité de la matière est composée de fibres synthétiques, comme l’acrylique, le polypropylène, le polyester et ses dérivés, le nylon, le spandex, l’élasthanne, etc.
  • Vous sentez que toutes les caractéristiques nommées dans la catégorie précédente vous concernent aussi, mais le critère « laine » n’est pas une option pour vous.
  • Vous êtes allergique à la laine ou ne supportez pas le picotement.
  • Vous n’êtes pas frileux-se.
  • Vous faites un entraînement intense.
  • Votre sortie dure environ 60 minutes, ou moins.

Exemple :  Asics

 


*L’utilisation du masculin dans le texte ne vise qu’à alléger celui-ci.
Crédit photos (en ordre d’apparition)Photo 1 : Salomon, Christoffer Sjostrom / Photo 2 : Tirée d’un magazine de tricots du siècle dernier / Photos 3-4: Icebreaker, Camilla Tuherford / Photo 5 : Source : i-trekkings.net / Photo 6 : ASICS America / Photos 7-8 -9 : Icebreaker