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Objectif Longueuil-Québec en Solo!

Voici ci-dessous un récit de François, ancien et ami de la boutique, qui nous raconte le défi qu’il a relevé pour 2018. Nous sommes très heureux d’avoir de ses nouvelles et de savoir qu’il continue de se dépasser! Bonne lecture.


Comme Geneviève et moi avons roulé ensemble hebdomadairement depuis le mois de juin dans le cadre de sa préparation pour l’IronMan du Mont-Tremblant, j’ai décidé de trouver un moyen pour « être à l’unisson » pendant les efforts qu’elle déployait pour réaliser son objectif. Après suffisamment de kilomètres sur deux roues toutes les semaines depuis le mois de mai et une longue réflexion, j’ai choisi de faire Longueuil-Québec en solo le 19 août dernier, le même jour que son Ironman à Mont-Tremblant.

 

Voici quelques détails :

La semaine précédente, j’ai demandé à mon ami Bruno s’il était disponible pour m’accompagner et me rejoindre à des points prédéterminés durant la journée. En acceptant, il est devenu mon encadreur afin de me ravitailler, me permettre de facilement remplir mes bouteilles et m’aider en cas de besoin. Ensuite, j’ai planifié mon parcours, les lieux pour mes ravitaillements et mes repas.

Je suis parti de Longueuil à 6h45 en empruntant la piste cyclable longeant l’autoroute 132. Je l’ai suivie jusqu’à Varennes et je suis entré dans les terres après pour éviter l’autoroute 132 qui est plus passante à Verchères et plus cahoteuse à Contrecoeur.

Premier objectif : me rendre à Sorel à temps pour prendre le traversier de 9h30. Après seulement 1h15, je suais déjà à grosses gouttes. C’était humide, mais je ne m’en souciais guère. Je gardais ma stratégie habituelle d’hydratation, j’essayais aussi d’oublier le vent de face. Arrivé à Sorel à 9h15, j’ai placé mon vélo dans le camion, hop sur le traversier, que je prenais pour la première fois.

Une fois à St-Ignace, je suis parti en trombe tellement j’étais excité de reprendre la route, mais aussi parce que je voulais respecter l’horaire établi. Je suis vite arrivé à l’autoroute 138, que je suivrais jusqu’à St-Augustin.

Repas no 1 de la journée à St-Barthélemy, après ~90km, tout va. Après, j’ai trouvé qu’il faisait soudainement VRAIMENT plus chaud et le vent commençait à me tomber sur les nerfs.

Un peu passé Louisville, à ~110km, une « petite Madame » était sur le bord du chemin, la roue arrière de son vélo enlevée, je me suis arrêté et lui ai demandé si elle avait besoin d’aide. Je vous sauve les détails de notre discussion… j’ai changé sa crevaison et j’ai repris la route ; c’était une pause appréciée, comme j’avais chaud… Et je me suis dit alors : « Imagine, Geneviève roule elle aussi… Il fait sûrement aussi chaud et elle « se tape » un marathon après, alors roule mon gars et « avale du vent » ».

Sauf que 30 minutes après, j’avais chaud, très chaud. J’ai vidé mes deux bouteilles (1,3 L), je me suis arrêté à un point de ravitaillement prévu (une halte routière). J’ai tenté de manger un peu même si « le coeur me levait » et j’ai rempli mes bouteilles à une fontaine. J’ai texté Bruno pour lui dire que je n’allais pas bien : « j’ai chaud et j’ai une rage de Coke, il faut préparer une bouteille de Coca Cola à Notre-Dame du Cap ». Disons-le franchement : à ce moment-là, j’avais l’intention d’abandonner, mais Bruno m’a dit les bonnes paroles et j’ai repris la route avec une autre perspective. À partir de là, il m’attendait à tous les ravitaillements au lieu des un sur deux prévus. Même chose sur les 45 kilomètres suivants : j’ai dû gérer ma thermorégulation et j’ai encore bu 1,3L. Même si j’avais le vent de face, j’avais toujours chaud. Le dicton de vélo dit : « no matter what, you are always facing a head way » [quoiqu’il arrive, on a toujours le vent de face], sauf qu’en équipe de un, disons que les relais reviennent souvent…

C’est après le repas no 2 à Grondines (~197km)  que j’ai pris du mieux. Je me disais que Geneviève arrivait probablement à la fin de sa portion de vélo. Pour les trois ravitos suivants, ce sont les popsicles « LifeSaver » de Bruno qui m’ont « sauvé » la vie. 😉

Je suis aussi tombé dans la lune à un moment, et j’ai manqué un virage. Je ne l’ai réalisé que 1 kilomètre plus loin. Ce n’était pas grave, la vue était belle et j’étais dans la bonne « zone mentale ».

J’ai bien géré les deux dernières heures du trajet avec les côtes : ça tombe bien, j’aime ça, les montées! À la toute fin, petit défi supplémentaire : la noirceur arrivait et j’avais oublié de changer mes lunettes pour avoir les verres transparents.

François et Geneviève lors de sa préparation pour l’Ironman du Mont-Tremblant.

J’avais planifié l’issue de mon parcours au pied du château Frontenac pour prendre une photo. C’était ma récompense après 280 kilomètres 🙂 Une fois arrivé, je suis allé me rincer et me changer dans la gare du Palais, Bruno et moi sommes allés manger une pizza, pour finalement revenir à Longueuil durant la nuit.

Je dois une portion de mon accomplissement à Geneviève : on a tellement franchi de kilomètres ensemble cette année… Ce sera mémorable. Elle possède un positivisme hors pair, la gentillesse l’habite et sa détermination est inspirante. Une autre portion appartient à mon ami Bruno, qui m’a consacré une journée pour m’épauler. Il a été patient, aidant et il a choisi les bons mots au bon moment pour me faire continuer, notre travail d’équipe a fonctionné à nouveau.

François