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Guillaume Dupire – le sport dans les veines

Jean-François Martel

S’il en est un qui avance, vent en poupe et objectif en vue, c’est bien Guillaume Dupire… Coureur de fond au Club d’Athlétisme Vainqueurs, Guillaume s’illustre en course à pied sur la scène provinciale et nationale avec une ardeur qui fait tourner les têtes. Petite visite un soir de semaine au centre sportif Claude-Robillard, où le jeune Français fait ses marques…

Jean-François Martel1, entraîneur chef des Vainqueurs, se remémore les premiers pas de son protégé au sein du célèbre club… « [Guillaume] était habitué à des séances de piste rapides et explosives [dues à son passé en sprint et en demi-fond en athlétisme]. Cependant, nous étions en automne, en début de saison de courses sur route et cross-country. Alors déjà avec ça, [il changeait] habitudes. [Durant] cette même saison, il avait participé au Championnat provincial de cross-country (10 km) et clairement, cela le sortait grandement de [sa zone de] confort. Par la suite, il a persisté, il s’est entraîné et il a progressé. »

L’entraîneur porte sur son protégé un regard de visionnaire : « Il veut, il persiste, il s’entraîne bien, il est ouvert d’esprit, il est intelligent et il comprend quand s’entraîner avec facilité et quand s’entraîner dur. [Après sept ans à travailler] avec lui et le [conseiller] comme athlète, c’est admirable de le voir continuer de progresser encore, s’épanouir et établir de nouveaux records personnels. »

Originaire de la ville de Nice, débarqué au Québec en 2012 pour « découvrir un nouveau pays ». Est-ce la manière de vivre ou la convivialité toute québécoise, inversement proportionnelles à la température extérieure en hiver, qui l’ont convaincu de rester? « C’est certain que les premières années, j’ai dû m’habituer à l’hiver, mais grâce à la course, j’ai eu la chance de ne jamais vraiment le subir », dit-il. Employé à Le Site, une agence de commerce numérique, Guillaume Dupire pose sa veste de coureur pour endosser celle de « chargé de projets SEO », poste consistant à optimiser le contenu web de ses clients sur internet. « Je travaille à 200 mètres du Mont-Royal, […] le cadre idéal pour courir sur ma pause déjeuner. J’essaie au maximum, surtout l’hiver, de courir le midi, car c’est toujours plus agréable de courir le jour. Mais parfois, mon travail ne me permet pas de prendre une pause de 1h ou 1h30, alors je remets l’entraînement [à la sortie du] travail ». Le reste du temps, Guillaume Dupire s’entraîne avec le club des Vainqueurs deux soirs par semaine, en plus de la musculation et, depuis peu, une base d’entraînement à vélo, pour un total de 5-6 séances de course par semaine.

Guillaume Dupire et les premières chaleurs du mois d’avril 2019

« Le sport a toujours occupé une place importante dans ma vie. J’arrive très bien à concilier mon travail à temps plein, ma vie personnelle et mes loisirs. » Un genre de « super-héros », nous direz-vous? Non, simplement quelqu’un qui considère le sport comme « une manière de vivre, [qui] optimise [son] quotidien en fonction de [ses] entraînements »… Guillaume, comme tout coureur, doit gérer ses envies de compétition en fonction des impératifs familiaux et professionnels. « L’organisation est différente [selon] l’endroit. Lorsque la compétition est dans la région, j’essaie au maximum d’y aller avec [ma femme et ses deux filles]. C’est toujours agréable de courir devant [mes plus grandes] supportrices et de partager une compétition avec elles. Elles m’encouragent au quotidien et me voient m’entraîner toute l’année. En venant me voir à une course, elles participent à la concrétisation [de ces efforts]. Lorsque les compétitions sont à l’extérieur du Québec, je me déplace avec mon groupe d’entraînement en voiture. Les [voyages] sont parfois longs, ce qui m’oblige à prendre mon vendredi de congé pour arriver la veille de la course sur-place. »

Vous l’aurez deviné… faire des compétitions requiert une bonne dose de planification à long terme, tant sur le plan des congés au travail que sur l’organisation des vacances, que le coureur tente au mieux de jumeler à un événement sportif. Évidemment, ce genre d’existence ne saurait être possible sans le soutien indéfectible de ses proches. Guillaume Dupire le reconnaît : « j’ai beaucoup de chance d’avoir autant de soutien de ma famille, [qui] facilite énormément mes entraînements quotidiens et mes compétitions ».

Au niveau des objectifs, le moins que l’on puisse dire, c’est que Guillaume est sur la bonne voie. Jean-François Martel nous expose un plan bien ficelé pour son poulain en 2019 : « Pour la prochaine saison, on le verra principalement sur [les distances du] 5000 mètres et du 1500 mètres. Et comme Guillaume commence aussi à apprécier les longues distances, on devrait [l’apercevoir] cet automne sur [des] 10 km et possiblement [un] demi-marathon. »

Sur la photo, on voit Guillaume boucler le demi-marathon de New York en 1h10min54sec sur un parcours venteux qui ne laissait pas beaucoup de place à l’accomplissement d’un record. Il s’en tire néanmoins 46ème au scratch et 1er Français!

Car une particularité du club des Vainqueurs est de former des athlètes polyvalents, qualité qui sied très bien à Guillaume Dupire : « Quel autre athlète de 32 ans au Québec, voire même au Canada, peut-on voir réussir dans une même année, un chrono de 1:55 min au 800 mètres et 1h09:09 min au 21.1 km? »

En effet, le jeune coureur tentera d’améliorer son meilleur score au demi-marathon, en plus de retrancher encore un peu de temps sur ses 3:55.43 min au 1500 mètres et ses 14:32 min au 5000 mètres sur piste. Des marques qui, aux dires de son entraîneur, semblent encore jouables… « Au-delà des méthodes d’entraînement, abonde Jean-François Martel, il faut apprendre à connaître l’athlète, voir ce qui semble lui donner le plus de progression, trouver le volume optimal qui lui convient, etc. Comme cela fait déjà un bon nombre d’année que [je] conseille [Guillaume], on a réussi à établir à une approche qui semble très bien lui convenir. »

 

Quand Guillaume a commencé à s’entraîner, il s’était donné comme objectifs de battre tous les records du monde… féminins! Alors on travaille avec l’idée de faire des records du monde… – Jean-François Martel

Guillaume Dupire aurait-il des aspirations plus internationales? « Pour le moment, je ne prévois pas partir ailleurs. Je suis bien ici! » Dans tous les cas, la rigueur de Guillaume fait du bien au circuit de courses québécois et offre aux compétiteurs d’ici une adversité de choix. Ayant participé au Championnat Canadien de cross-country de 2015 à 2018, tout comme le Championnat Canadien de piste intérieure et extérieure depuis 2013, la recrue de Jean-François Martel au club d’athlétisme Vainqueurs a encore de belles années devant lui.

Retrouvez plus d’informations et de nouvelles à propos de Guillaume Dupire en consultant son compte Instagram – @guillaumedupire – ou en visitant son site internet.

 


Source :
1Jean-François Martel est membre du club des Vainqueurs depuis 1995, d’abord comme athlète et par la suite comme entraîneur. Il détient le niveau 4 du Programme National de Certification des Entraîneurs et complémente son expertise par des formations continues : « Ce n’est pas considéré comme de la formation, mais j’ai moi-même été un coureur compétitif. Ce vécu sportif m’aide grandement dans la façon [d’entraîner. Cela] aide à mieux comprendre [les] athlète[s] et notre sport. Je ne serais pas le même entraîneur si je n’avais pas [eu] un vécu d’athlète. »