Dans un article paru en octobre 2018, nous faisions la rencontre de François Hamelin, olympien qui a fait la fierté des fans québécois de patinage de vitesse courte piste sur la plupart des compétitions internationales de la dernière décennie. Aux côtés de son frère Charles et de leurs acolytes, François a mené une carrière remplie de moments forts, de grands défis et d’intensité.
A l’orée de sa vie de retraité du sport, François Hamelin se convertissait à la course à pied. Se joignant à l’équipe des ambassadeurs de Boutique Courir, son objectif était clair : faire une transition saine et équilibrée vers le monde « normal », avec en prime, une préparation vers son premier marathon…
Moins d’un mois avant le Marathon de Toronto, prévu le 20 octobre 2019, François nous confie ses derniers préparatifs, ses préoccupations et quelques trucs qu’il a appris durant son année de transformation…
Une année en mouvement
Parce que des transformations, il y en a eu! Depuis quelques mois, François a vécu toutes sortes d’événements. Tout d’abord, sa famille s’est agrandie, avec la naissance d’une petite fille prénommée Madeleine. L’agence Balboa Sport, qu’il a cofondée avec Joël Mineau, fait tranquillement sa place dans le milieu du marketing sportif… Des changements dans l’entraînement aussi : «j’ai commencé à faire des plus longues distances à l’entraînement et en compétition ». Des défis qui se répercutent comme autant de choix à faire, dans une vie que l’on pourrait désormais comparer à celle de tous les coureurs, aux prises avec des soucis similaires de conciliation sport/travail/famille.
La course fait définitivement partie de mon quotidien, de mon style de vie. Même si c’est de plus en plus difficile de l’intégrer avec la famille et le travail, je me considère maintenant comme un coureur.

Côté pèse-personne, le poids de François Hamelin s’est vite stabilisé : après une première « fonte » musculaire au niveau de ses cuissots de sprinteur, ses jambes se sont fuselées. L’ex-olympien n’a pas changé son alimentation, sinon qu’il prend maintenant des boissons récupération et beaucoup, beaucoup d’eau, à cause de l’augmentation du volume à l’entraînement et des hautes températures estivales.
Car qui dit «gros volume» dit «courir plus longtemps», tout particulièrement lorsqu’on prépare un marathon. Les distances se font plus longues, les sorties plus fréquentes… Il faut gérer non seulement cette augmentation de charge, mais aussi la météo qui, elle, suit son cours habituel, avec ses grands froids en hiver et… ses grandes chaleurs en été.
La préparation
Quand on lui demande de nous décrire ses deux premiers demi-marathons, François Hamelin nous décrit une expérience toute en contrastes. D’abord le 21K Scotia en avril 2019, couru en 1h18min40sec, est une course « froide, mais très satisfaisante ». La préparation «en extérieur à -30°C [avec le combo] vent-glace-gadoue-neige [le rend] plus tolérant aux conditions climatiques». Le petit -1°C de cette journée de compétition passe alors comme une lettre à la poste.
Par contre, il en est autrement pour le demi-marathon de Pointe-Claire, couru en plus de temps et sous une grande chaleur, que notre néophyte paie de sa personne : « Ne sachant pas à quoi ressemblait le parcours, j’ai payé le prix à mi-chemin ». Et bien que l’olympien ait gagné la course, il en retire beaucoup moins de plaisir qu’à Scotia. « J’ai souffert pendant un bon 10 km, où j’ai tenté de sauver les meubles et de ne pas trop ralentir. [Le fameux] coup chaleur post-course, une fois rendu à la maison. Une belle leçon! » Comme quoi, même en ayant du succès sur un parcours, celui-ci peut avoir un goût différent de celui auquel on s’attend…
Quand il pense à son objectif du marathon de Toronto, le 20 octobre 2019, François reste humble… « Mon objectif est probablement de finir avec le sourire… un combo entre [accomplir] un temps satisfaisant et [terminer] dans un état physique pas trop lamentable. J’ai en tête de courir le marathon [à une allure de] 4 minutes par kilomètre, ce qui donnerait un temps de 2 heures et 48 minutes. Est-ce que c’est réaliste ? Est-ce que je pourrais faire plus vite? Chose certaine, je veux avoir une belle première expérience pour en faire d’autres, donc je risque d’être plus conservateur qu’agressif. »

Les défis de la course
Confronté aux longues sorties de course, le corps subit un plus grand stress, provenant d’une foule de facteurs internes et externes, comme on l’a vu plus haut avec les aléas de la météo. Il ne faudrait pas non plus oublier les sources qui relèvent de notre soi profond : les épisodes de fatigue, les besoins nutritionnels grandissants, la solitude de la longue course, les baisses de motivation, etc. Des éléments auxquels notre ex-patineur tente tranquillement de s’adapter…
« Je n’ai pas trop de difficulté avec les longs entraînements en général. J’essaie de me détacher de ma montre et d’apprendre à contrôler mes sensations. [Quant à l’hiver], c’était un bon challenge. J’ai été surpris de m’adapter si bien. Les entraînement de qualité se faisaient sur piste intérieure et les autres, c’était « aweille dehors! ». Bien équipé, ça va! Aussi, j’ai appris à manger pendant mes courses, [chose] que je n’avais jamais faite en patin. J’utilise les gels Rekarb. »
Une relation amour-haine
Cette intensité dans le mouvement, beaucoup d’entre nous ne la vivent pas de la même façon. Certains ne saisissent pas que l’on puisse « s’imposer » une discipline aussi stricte dans la vie, sans nécessairement pratiquer un sport au niveau élite.
Les petits trucs d’entraînement de François Hamelin
Si François Hamelin ne pratique plus la compétition, il n’en oublie pas les principes et se fait le mentor de son plus jeune frère, récemment mis à la course à pied :
Pour son anniversaire, je lui ai offert une montre Polar, procurée chez Boutique Courir. Lui qui n’a jamais été un coureur, sa première semaine, il a couru TOUS LES JOURS… Je lui ai fait comprendre que la course était dure sur le corps. On se suit sur Strava et on s’encourage. Avoir donné la piqure à mon frère me rend encore plus fier que n’importe quel accomplissement que je ferai à la course.