Retour

Élisa Morin – Le vent dans les voiles

Jeudi matin ensoleillé. Élisa Morin enfile ses écouteurs et s’isole dans une pièce pour avoir un peu d’intimité. C’est qu’il y a beaucoup de monde dans la maison… Cette fin de semaine, elle a décidé de fuir Montréal avec une quinzaine d’amis et de collègues de travail. L’occasion était trop belle : après notre appel, elle ira courir autour du Lac Blanc et profitera du soleil d’automne dans les Laurentides.

Quand elle ne court pas, Élisa est ingénieure dans le bâtiment. Employée en France, elle postule à un nouvel emploi et apprend que des postes dans son entreprise sont à pourvoir au Québec… Ni une ni deux, la jeune femme de 23 ans débarque sur le plateau Mont-Royal à Montréal, quelques mois avant le début de la pandémie qui ne dit plus son nom.

 

La Covid-19 a eu un impact positif pour moi – Élisa Morin

Crédit photo : Guillaume Chartrand

Contrairement à beaucoup de monde, Élisa Morin, elle, a relativement « bien » vécu l’épidémie de Covid-19. Un peu seule dans son appartement montréalais, elle profite de ce moment pour reprendre la course à pied. « C’était un peu tout ce qu’on pouvait faire. Entre ça et devoir rester chez moi, je me suis remise à la course ».

Les mois passent. Avec l’assouplissement des règles de distanciation physique, Élisa court plus souvent. En octobre 2021, la jeune femme se met dans la tête de courir « à tous les jours », ce qu’elle réussit à faire sans trop de problème. Mais Élisa veut courir vite. Lui viennent alors des idées de course chronométrées. À l’aide de « programmes génériques de Décathlon »1, elle remporte la coupe Viens Courir Québec,

Elle intègre un premier club d’athlétisme, mais le programme ne lui convient pas. En février 2022, une blessure survient… Presque trois mois d’arrêt. Retour à zéro. On fait quoi maintenant? Élisa reprend la course en mai, cette fois-ci dans les sentiers. Cette nouvelle dimension du dénivelé, de la nature, de l’absence de chronomètre, lui font du bien mentalement.

 

Pour moi le trail, ça rime avec fun. La route, ça rime avec la performance – Élisa Morin

Sauf qu’Élisa veut courir vite! Au mois d’août 2022, elle intègre le Club de course 3D. Cette fois-ci, c’est la bonne. Le plan de l’entraîneur Dorys Langlois respecte sa personnalité, ses attentes et ses objectifs. En l’espace de quatre semaines, la coureuse enchaîne trois demi-marathons : « les deux premiers événements me servent d’entraînement pour mon objectif principal, le 21K de Toronto ».

Le jour J, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Des problèmes gastro-intestinaux obligent la coureuse à s’arrêter quelques instants… Elle bat certes son record mais rate de peu son objectif de courir la distance du demi en moins d’une heure et quinze minutes. Mais ce n’est que partie remise… Élisa vise maintenant le demi-marathon d’Houston prévu à la mi-janvier 2023… l’occasion de battre son record et de viser des objectifs encore plus ambitieux.

Crédit photo : Maxime Lopes

 

Deux sports en même temps

Élisa est loin d’être débutante. Depuis qu’elle a quatre ans, elle a toujours fait deux sports en parallèle. Par exemple, au primaire et au secondaire, elle pratiquait à la fois le judo et le vélo, puis le judo et l’athlétisme. Sur piste, elle appréciait les distances de fond. « C’était court si on compare avec la route » : à ses yeux, c’est plutôt le vélo qui lui a permis de bâtir son endurance.

Crédit photo : Alice Barbolosi

Durant ses études, la course est pour Élisa un moyen efficace de « revenir d’un lendemain de veille »! L’ingénieure l’admet sans arrière-pensée : elle a « bien profité » de sa période de formation. Les études… un sport en soi si on y pense bien. À ce moment-là, courir est un moyen pour elle de trouver l’équilibre dans sa vie d’étudiante bien remplie.

Sa carrière d’ingénieure maintenant bien entamée, Élisa cherche ni plus ni moins à aller au bout de ses objectifs sportifs, continuer de s’amuser et surtout de « rester en santé ». Durant le cours de l’année 2023, elle aimerait bien surpasser la marque des 1h14 au demi-marathon, se qualifier aux championnats canadiens du 10K et du 21K, avant de viser des distances plus longues. Un marathon? Un ultra? « J’aime beaucoup le trail, pourquoi pas la Diagonale des Fous sur l’île de la Réunion ». À condition de garder le sentiment d’aventure et de s’amuser.

 

Devenir pro n’est pas mon objectif – Élisa Morin

 

À l’écouter parler, on imagine la jeune ingénieure le vent en poupe sur son rutilant voilier, filant tout droit vers le statut de coureuse professionnelle… Sauf qu’Élisa remet les pendules à l’heure : « devenir une pro n’est pas mon objectif ». Sa rencontre avec Boutique Courir et Saucony Canada se fait même presque par hasard…

À Montréal, la boutique de quartier spécialisée du plateau, c’est Boutique Courir. Elle fait la connaissance d’Alain, qui lui conseille sa première chaussure Saucony et qui lui prodigue le « meilleur conseil que quelqu’un ait pu [lui] donner jusqu’à maintenant : celui de choisir une demi-pointure au-dessus »2! L’assiduité et les capacités d’Élisa parlent d’elles-mêmes. Elle est repérée par les représentants de Saucony Canada, qui lui offrent de faire partie de leur programme d’ambassadeurs avec pour point d’ancrage Boutique Courir. Les résultats de la coureuse parlent d’eux-mêmes…

 

Équilibre et nutrition

Crédit photo : Alice Barbolosi

Élisa Morin a le vent dans les voiles. La destination est plus ou moins claire, mais le vaisseau est stable et file à toute allure. Sa recette? Un équilibre mental, qu’elle retrouve dans ses loisirs, la cuisine, une routine bien rodée. Une bonne balado aux oreilles, elle exécute ses exercices de mobilité matin et soir. « J’ai une passion pour la nutrition », m’avoue-t-elle, en précisant bien qu’elle s’autorise de tout. Les bananes, plus que tout autre aliment, c’est son va-tout. Ajoutez-y une barre Naäk et vous obtenez son petit-déjeuner pré-course. Elle y ajoute parfois des variantes, souhaiterait compléter avec un gruau sur les plus longues distances.

Membre à part entière de la famille Boutique Courir, vous pouvez parfois voir Élisa les dimanches matins lors du bRUNch Sportif, piquer une jasette avec elle lors des rencontres Saucony organisés tout le long de l’année. Pour connaître les prochaines dates des événements de la boutique, visitez notre page Facebook ou abonnez-vous à notre infolettre mensuelle.

 

Un épisode de baladodiffusion de François Jarry avec Élisa Morin

 

Par : Ariane Patenaude, B.Sc Kinésiologie

1 JARRY, François, « #75: Élisa Morin », dans Le Monde de la course, Baladodiffusion, No75, 06/11/2021, 1h14:29, disponible en ligne : https://anchor.fm/lemondedelacourse/episodes/75-lisa-Morin-e19quvg [consulté le 15/11/2022].
2 Choisir une demi-pointure ou une pointure de plus pour ses chaussures de course est une chose commune. D’une part, la charte des tailles pour les chaussures de sport n’équivaut pas souvent à celle des chaussures de ville, ce qui peut en surprendre plus d’un au moment des essayages. Cela dit, choisir une taille de chaussures plus grande en course à pied est un exercice personnel qui varie en fonction de l’entraînement que l’on fait, des distances parcourues avec les chaussures, des différences individuelles, de la propension des pieds à gonfler plus ou moins lors d’une séance, etc. Si vous êtes dans le doute, passez en boutique pour en parler et pour essayer diverses alternatives pour vos chaussures de course.

 

Photos:  Saucony Canada Ι  Élisa Morin | Alice Barbolosi | marathonphotos | Guillaume Chartrand | Maxime Lopes