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Dany Croteau – La course comme mode de vie

Boutique Courir est une entreprise qui soutient ses sportif-ve-s locaux vers l’atteinte de leurs objectifs. Chacun-e a une histoire. En nous parlant de son parcours, Dany Croteau offre une nouvelle variation de la « normalité », jalonnée comme celle de tout le monde, des petits défis du quotidien. Humble et rigoureux, ce grand dadais aux yeux profonds fait partie de ces coureurs intègres qui avancent au gré de leurs convictions, toujours prompts à donner un coup de main, qui ne demandent rien sinon que de courir vers leurs objectifs. Vous le croiserez peut-être dans les sentiers du Mont-Saint-Hilaire ou l’un des nombreux parcs de la Rive-Sud de Montréal, lieu où il a élu domicile pour se rapprocher de la nature.

 

Quelle est votre expérience dans le sport?

J’ai toujours aimé le sport. D’aussi loin que je puisse me rappeler, j’ai toujours aimé bouger, que ce soit au hockey sur la patinoire extérieure du village où j’habitais, en vélo de montagne dans les rangs et les routes de la campagne, en planche à voile, en passant par la pêche et le ski nautique… C’était inné, instinctif, et ce l’est toujours autant. Ma passion pour la course d’endurance prend racine à l’adolescence, lorsque je fréquente l’école polyvalente de Disraëli. Un programme de Sport-Études en athlétisme y était offert à l’époque. On nous enjoint à participer à de nombreuses compétitions de demi-fond et de cross-country sur les circuits civil et provincial, ce que je fais avec grand enthousiasme. Mes performances sont bonnes, sans plus… La vie étant ce qu’elle est, je combine alors l’école et les entraînements à du travail sur une ferme maraîchère pour payer mes études.

Après l’obtention de mon Diplôme d’Études Collégiales au Collège Jean-de-Brébeuf, je poursuis à l’Université de Montréal en Physiothérapie. Au cours de ces quelques cinq années, je cours pour mon plaisir dans les environs du Parc du Mont-Royal, sans prendre part à aucune compétition sportive. Je cours souvent, et vite, mais je ne prends conscience de mon niveau qu’en 2007, à l’occasion du demi-marathon de Montréal. Terminant alors 10ème avec un temps d’environ 1h18min, je commence finalement à me rendre compte que j’ai du potentiel… Dans les mois qui suivent, je m’inscris à quelques compétitions, testant de nouveau une certaine « rigueur » dans mon entraînement – chose à laquelle j’étais déjà habitué durant mes années en athlétisme – et pour laquelle j’avoue éprouver beaucoup de plaisir.

Par la suite, je me surprends à gagner des courses, parfois d’abord et même souvent (Circuit Endurance du Grand Montréal, demi-marathons de Montréal, Ottawa, Granby, Disney etc.). Ces performances et victoires me conduisent à l’obtention d’une commandite de la part de Saucony de 2011 à 2016. Depuis quelques années, je consacre la même énergie aux entraînements, mais je me présente un peu moins souvent sur une ligne de départ, ayant décidé de consacrer mes énergies à d’autres sphères de ma vie (propriétaire de ma clinique de physiothérapie et ostéopathie, construction d’une maison, nouveaux chiens…).

 

Quelles sont vos plus belles performances? 

Mes meilleures performances sont : 5 km en 16min00, 10km en 32min30, 21km en 1h13min00. J’ai remporté le Circuit Endurance du Grand Montréal à deux reprises, terminé deuxième au demi-marathon d’Ottawa en 2012, remporté le Walt Disney Princess half marathon en 2012 et je détiens le record de parcours sur le 11,5km du X-trail de Sutton. À ceux qui me posent la question, je réponds que « j’ai la chance d’avoir une excellente génétique ». Je ne suis pas du genre à m’asseoir sur mes lauriers. Au contraire, l’entraînement est un plaisir pour moi. J’essaie de performer de mon mieux, sans abuser. Les marathons ou autres courses de longue distance demandent un temps important d’entraînement et donc de la vie, ce qui peut briser un équilibre précaire. J’aime l’entraînement et les bienfaits qu’il m’apporte, mais je dose régulièrement en fonction de mon niveau d’énergie et/ou de fatigue (car oui le repos fait partie de l’entrainement), et bien sûr, des autres sphères de ma vie.

 

 

Parlez-nous un peu de vous… Comment vous définiriez-vous?

Je suis un travailleur de l’ombre acharné. Mon cœur et ma tête me guident en alternance ; j’oscille régulièrement entre la passion et l’obsession. Les mots d’ordre sont : constance, rigueur et discipline. La course fait partie de ma vie. Par exemple, mon travail final en ostéopathie s’intitulait : « Étude pilote de l’influence du soin ostéopathique sur le patron de course à pied de coureurs d’endurance sur route ». J’ai deux braques allemands [race de chien particulièrement endurante et prompte à la course continue, N.D.L.R], avec lesquels je cours entre 5 et 15 km quotidiennement. Ma conjointe et moi organisons donc nos entraînements afin d’offrir l’exercice nécessaire à nos poilus… qui sont vraiment choyés! Une paire de chaussures ou un habit de course, un vélo ou autre article de sport me font bien plus rêver qu’un vêtement de ville ou une voiture! D’ailleurs, je n’ai pas de voiture; la seule que nous ayons appartient à ma conjointe!

Je suis un athlète passionné, qui fait de son mieux pour ne pas tomber dans le piège de l’obsession, si bien entretenue par les réseaux sociaux. J’écris ces lignes en ayant en tête le reportage « Dans la tête d’un super-héros » de l’émission Second Regard, paru en octobre 2017, dans lequel François Lecot et Suzanne Laberge, [respectivement M.Sc et Ph.D en Science de l’activité physique, N.D.L.R], tentent d’expliquer pourquoi de nombreux athlètes pèchent par l’excès… au point de se blesser ou de mettre leur vie de famille et de couple de côté. Pour ces raisons, on ne me verra pas de sitôt sur une ligne de départ d’un ultra-marathon ou d’un Ironman! Je me concentre plutôt sur les distances courtes en sentier, où mes performances sont bien meilleures que sur route de toute façon.

 

Justement, arrivez-vous à concilier votre temps d’entraînement avec votre travail, votre vie personnelle, vos loisirs?

Si j’arrive à équilibrer tous mes intérêts, c’est parce que ma pratique professionnelle fait écho à ma pratique sportive. Je me suis créé une vie très agréable. Mon épouse Marie-Ève et moi sommes tous deux thérapeutes, elle est kinésiologue et ostéopathe. Nous travaillons de la maison, où nous avons aménagé les bureaux de notre propre entreprise, la Clinique Ostéoforme. Nous y traitons de nombreux coureurs (50% de notre clientèle). J’ai un horaire flexible, que j’ajuste en fonction de mes besoins. Le travail et les chiens passent souvent en priorité sur l’entraînement, mais je parviens assez bien à faire tous les entraînements quand il le faut. N’ayant pas à voyager pour le travail, le plus grand impondérable qui nuit parfois à l’horaire que j’avais prévu est la gestion de mon horaire professionnel (textos, courriels, appels téléphoniques, etc.).

 

Quels sont vos objectifs 2019?

Je vais courir le 5km Banque Scotia le 27 avril et serai possiblement lapin du demi-marathon avec ma conjointe. Saucony et Boutique Courir en sont les nouveaux commanditaires.

Ensuite, dans l’ordre:

 

Quelles causes vous tiennent à cœur, auxquelles vous contribuez dans votre quotidien ou via une association?

Une expression en anglais reflète bien un trait de ma personnalité, que mon travail me permet d’ailleurs de mettre de l’avant : « I care about people ». Je prends soin des gens autour de moi, et porte un intérêt sincère pour eux. La santé et le bien être des gens me tiennent à cœur. Par exemple, je suis le plus ancien membre d’un comité à la ville de Mont St-Hilaire, « Santé et Saines Habitudes de vie ». Chaque année, je contribue financièrement à diverses causes, autant pour l’hôpital Honoré-Mercier, les scouts, que diverses associations caritatives reliées à la santé. Ce ne sont pas systématiquement les mêmes, car nous donnons en fonction des projets/causes qui nous sont présentés.

 

Qu’est-ce qui vous motive, dans le sport comme dans la vie? Qu’est-ce qui vous fait bouger?

J’aime réellement bouger, cela fait partie de moi. Je n’ai pas besoin de musique ou autre stimulation pour me faire enfiler mes chaussures. Le plaisir d’être à l’extérieur, le bonheur de sentir ma respiration s’accélérer, les muscles des cuisses brûler… tout cela m’amène à vouloir y retourner encore et encore. Je suis probablement un hyperactif calme! Blague à part… j’en ai besoin. C’est l’oxygène de ma vie. Côté compétitions, ce qui me drive est mon désir de me surpasser, d’être meilleur, le meilleur…. Je ne suis pas le type de personne à me présenter pour le « simple plaisir » de participer. Si je me présente sur la ligne de départ d’une course, c’est parce que je veux gagner.

 

À quoi ressemble votre quotidien de sportif? Pouvez-vous décrire une semaine-type d’entraînement?

Six entraînements et plus par semaine : deux sorties d’entraînement par intervalles, une longue sortie et une sortie de type tempo [entraînement continu rapide, N.D.L.R] sont les entraînements clés. Les autres sont des sorties de récupération, courtes et de faible intensité. Je planifie assez bien mon année en prévoyant des périodes où le volume de course diminue, pour y insérer de la musculation. Je tente de m’étirer tout au long de l’année (chose moins facile!). Régulièrement, il m’arrive d’exécuter des mouvements de motricité de course dans un parc, pendant que mes chiens s’amusent ensemble.

 

Considérez-vous que vous faites du sport pour le plaisir, ou bien est-ce plus une hygiène de vie, une habitude, une manière de vivre? Pouvez-vous développer?

Il y a plus d’un an, Marie-Ève et moi avons fait l’objet d’un article dans le cahier « Finances » de La Presse. On y expliquait que nous mettons hebdomadairement un dollar de côté pour chaque kilomètre de course parcouru. Nous courons le volume requis pour les compétitions, ce qui nous permet de mettre des $ de côté, afin de nous offrir du mobilier et des voyages. Nous n’ajustons pas notre volume de course en fonction des désirs d’achat, mais bien l’inverse. Courir a toujours fait partie de ce je suis fondamentalement. J’aime bouger, m’entraîner. Tous les entraînements ne sont pas agréables; certains sont un mal nécessaire à l’atteinte d’objectif de performance. Au final, toutefois, je souris toujours quand je pense à la course. Sur route, je me concentre sur la vitesse et la distance, alors qu’en sentier, j’oublie les données quantitatives et j’observe simplement ce qui m’entoure. J’aime la vie, le sport me permet d’en profiter davantage.

 

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