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À la rencontre de : Gregory

La scène se passe chez Boutique Courir Montréal. Réchauffant de leur lueur chaude les fenêtres du premier étage, les rayons du soleil de ce mois de mars viennent se poser sur le regard affable, tranquille, de Gregory. Il ajuste sa casquette Ciele.

Gregory Marc arbore naturellement le look du p’tit gars du nord venu s’installer dans la « grand’ville »… À quelques détails près. Oui c’est vrai, il a bel et bien traversé le pont de Laval vers Montréal avec son camion de déménagement. Sauf que, le grand changement, le vrai, a eu lieu depuis quelques années déjà, lorsque ce Français d’origine a quitté les environs de Paris (Fontenay-aux-Roses) pour se poser définitivement au Québec.

 

Je voulais vivre une expérience

Arrivé au Québec il y a un peu plus de cinq ans, Gregory a « besoin de changements » et de ‘ »grands espaces ». Amoureux de l’hiver, il quitte sa France natale en laissant derrière lui une vie « sans attaches, ni projets, ni maison… Je voulais vivre une expérience », souffle-t-il derrière ses grandes lunettes carrées.

 

La course pour avancer

Les gens qui se déracinent le savent… Ce n’est pas parce qu’on quitte son pays, sa ville, son monde, qu’on va en trouver de meilleurs ailleurs. Comme d’autres avant lui et certainement après, Gregory traîne ses casseroles personnelles. Des écueils de la vie qu’un simple changement de lieu ne saurait effacer d’un coup.

Dans la vie, je ne fume pas, je ne bois pas, mais quand je suis stressé ou angoissé, je mange.

Le gros déclic, survient à l’âge de 21 ans environ. Gregory habite en France. Il trouve un pèse-personne, monte dessus. Rien ne se passe. La balance ne peut pas lui indiquer son poids exact, puisque la limite est fixée à 140 kilos.

« La veille, j’avais passé un entretien d’embauche pour une « jobine » d’été. J’étais bien habillé, pantalon à pinces, chemise et veste. Je me souviens que j’étais trop serré dans cette tenue, en sueur, mal à l’aise. À tel point que j’ai raté mon entretien »

« Toujours essoufflé », Gregory dort mal, se sent « mal et malheureux dans sa vie ». Introverti et sensible, il prend difficilement les critiques venant de son entourage, lesquelles ont contribué à « détruire » une partie de sa vie de jeune adulte. 

« À un moment donné, je n’en pouvais plus ».

Un après-midi de printemps, Gregory tombe sur la diffusion du marathon de Paris à la télévision. Voir les gens réaliser des exploits sportifs tout en ayant le sourire aux lèvres, crée aussi chez lui l’envie d’enfiler ses chaussures.

Ni une ni deux, Gregory se lance. « Je commence [d’abord] à pédaler sur mon vélo d’appartement. La première fois quinze minutes, puis la deuxième fois vingt-cinq  minutes et encore plus par la suite. [Ensuite], je m’essaie à la course… Instinctivement, j’enfile mes anciennes chaussures de handball et un t-shirt en coton. J’étais vraiment motivé! À ma première course, je ne tiens plus de quinze minutes, mais je persévère ».

Son premier « vrai » modèle de chaussures de course, Gregory s’en souvient encore : « des Nike Lunar Glide rouges avec la semelle jaune ». Pendant plus d’un an, il court au moins une heure sur un tapis roulant, attentif à son poids et à son alimentation : « c’est simple, chaque semaine je me pesais, je perdais 3 ou 4 kilos. C’était motivant car je pouvais manger sans me priver le midi et puis le soir après ma séance de sport, je n’avais pas tellement faim ».

 

Objectif atteint… on fait quoi maintenant?

Gregory est motivé. Bouger tous les jours lui permet de manger sans se restreindre. Au bout de quelques années, il perd les 70 kilogrammes qu’il s’était fixés. « J’étais fier de moi, mais aussi inquiet parce que je n’avais plus ce défi de perte de poids ».

Gregory ne réfléchit pas longtemps à la question… Dans les entrefaites, le jeune homme est devenu plus que cela. Il est devenu un passionné de course. Mu par une force nouvelle, il enchaîne les événements sportifs avec pour seul objectif de les « vivre » et de « sortir de sa zone de confort ».

Lors de son premier marathon à Paris, il franchit la ligne d’arrivée en 4 heures et 37 minutes. Une fois en terres canadiennes, il s’essaie aux courses régionales. Son marathon préféré est sans conteste celui de la Course des Pompiers de Laval, courue en 3 heures et 52 minutes.

 

À la rencontre de nouveaux adeptes

À son arrivée au Québec, Gregory doit d’abord s’adapter à sa nouvelle vie. Le quotidien est loin d’être évident pour cet expatrié qui n’a de famille ailleurs qu’en France. Pour déjouer la solitude, il crée un groupe de course, @runinmontreal sur Instagram. « À l’origine, [ce groupe] était un moyen simple de partager ma passion nouvelle, échanger, motiver les gens à courir. Le groupe fonctionne plutôt bien je crois »!

Groupe de motivation, de rencontres sportives et de sorties organisées – « jusqu’à 15 sorties organisées par les membres par semaine » – Run in Montréal devient peu à peu une communauté de 7700 coureurs à travers le grand Montréal.

 

La course m’a sauvé la vie

 

 

 

Gregory le dit sans gravité ni faux semblant : « la course m’a sauvé la vie. C’est elle qui m’a fait rencontrer des tas de personnes qui sont aujourd’hui devenues mes amis ». Très actif sur les réseaux sociaux, il gère son groupe avec des amis et se fixe des objectifs personnels en course à pied qui le maintiennent en équilibre.

« J’ai repris un peu de poids durant la pandémie et à cause d’une blessure », mais avec Gregory, le bien amène le mieux… « Avec ce plaisir qui reviens en mangeant plus sainement, tout doucement je perds également du poids, ça me motive encore plus. Ces derniers mois, j’ai repris du plaisir à courir, j’ai comme objectif le demi d’Ottawa le dimanche 28 Mai 2023 ».

À long terme, les désirs sont simples : « je veux continuer à être heureux et en bonne santé, faire grandir encore mon club de course, continuer à courir et pourquoi pas m’essayer à d’autres sports, comme le hockey, le baseball »…

 

Les incontournables de Gregory

Pour débuter la course, Gregory suggère de commencer par se procurer de bonnes chaussures de course dans une boutique spécialisée. « Beaucoup de personnes commencent et y vont à fond, se blessent et arrêtent au bout de deux mois parce qu’elles n’ont plus de plaisir. Ça aurait pu m’arriver à moi, parce que je courais avec des chaussures de handball. Heureusement, j’ai vite trouvé le modèle qui me convenait et j’ai suivi les conseils de gens plus expérimentés que moi ».

 

 

Brooks Glycerin 

J’ai testé de nombreuses marques, mais je trouve les chaussures de la marque Brooks plus confortables et durables. J’utilise le modèle Ghost pour marcher, car elles sont légères. Cela dit, l’épaisseur de la semelle des Glycerin est plus importante, ce qui fait d’elles les meilleures options pour la course et les longues sorties.

Casquettes Ciele

Je suis un grand fan des casquettes Ciele. Je dois en avoir une dizaine! J’en porte une différente chaque jour. La marque a développé depuis peu une sélection de vêtements que je n’ai pas encore testée. J’aime les couleurs, la dégaine et l’esprit de Ciele. Plus jeune et qui s’adresse aux coureurs qui ne se prennent pas forcément au sérieux.