Retour

Marcher et courir l’hiver : des solutions d’adhérence

Plus tôt cette saison, nous publiions une « trousse du coureur hivernal ». Divisé en deux volets, le premier parle des vêtements et le deuxième se concentre sur l’entraînement. Ce coffre à outils vous donne des solutions pour vous adapter à l’arrivée du froid, sans que cela n’influence négativement votre préparation physique.

Dans ce texte à quatre mains avec Gilles Labre de Boutique Courir, nous nous pencherons sur les solutions qu’on peut trouver sur le marché pour passer l’hiver, diminuer les risques de chutes et profiter au maximum de la saison froide.

 

Diminuer les risques de chutes

Trottoirs glacés, routes verglaçantes, nids-de-poule… Courir ou marcher sur une surface où l’adhérence fait défaut peut parfois se transformer en parcours à obstacles!

Pour s’en convaincre, on n’a qu’à sortir un lendemain de verglas pour voir les bipèdes que nous sommes agiter les bras et les mains pour garder l’équilibre. Cela donne lieu à des scènes cocasses… Les humains se transforment en oiseaux. Ils battent des ailes, titubent sur les allées, tout concentrés qu’ils sont de ne pas tomber.

 

Les risques sont multipliés en course à pied

Pour le coureur1, les probabilités de se blesser augmentent au fil des kilomètres parcourus : on a logiquement plus de mal à garder une foulée fluide et efficace lorsque la surface tend à se dérober sous les pieds. Inconsciemment, on change sa façon de poser le pied au sol, de se propulser. Les muscles stabilisateurs doivent être réactifs aux moindres aspérités au sol pour éviter te déraper. À la longue, cette sur-sollicitation musculaire change la foulée et amène des tiraillements musculaires et articulaires.

Comme nous l’expliquons dans cet article, lecoureur ou le marcheur qui passe de longues heures en extérieur n’a pas le choix : avec l’arrivée de la glace et du froid, il faut « passer en mode « hiver » ». Cela implique de changer un peu sa posture, certes, mais aussi de prendre son environnement en compte, de baisser légèrement ses exigences de vitesse et de rester à l’affût de tous les éléments.

Cependant, vous pouvez réduire les désagréments amenés par le changement de posture en partie ou en totalité, en essayant du matériel ou des accessoires adaptés.

Attention! Il n’existe pas de « sceau de fiabilité 100% » à quelque accessoire qui soit. Sans une vigilance de base, les risques de se retrouver « la face à terre » sont certes réduits, mais pas totalement absents. En d’autres mots, si vous ne vous mettez pas en « mode hiver », en agissant avec la prudence qui vient avec, autant rester chez vous sous la couette!

 

Les chaussures à crampons

D’abord, l’utilisation de chaussures de course à pied munies de crampons permet d’adhérer relativement bien à une surface instable, dans la mesure où il existe une surface d’adhérence ferme. À partir du moment que l’épaisseur de neige poudreuse qui recouvre le sol est minime, vous profiterez davantage de ce type de semelle. Ça tombe bien, cela correspond à la surface de nos rues et de nos chemins en hiver.

Cependant, même s’ils sont conçus pour les conditions intenses, les souliers à crampons supportent difficilement les extrêmes. Difficile par exemple d’avoir une bonne adhérence dans la poudreuse épaisse, tandis que sur de la neige tapée ou glacée, les crampons s’accrochent facilement à la surface.

À l’opposé du spectre, l’effet est similaire avec la glace. Que ce soit la fameuse « glace noire » ou la glace en croûte, lisse ou raboteuse, on est pour ainsi dire « tous logés à la même adresse » : la solution consiste à augmenter la surface de contact et à bien appuyer au sol… des conditions impossibles à reproduire pour un sujet en mouvement portant une semelle à petits crampons. À moins d’avoir des clous aux pieds, vous ne serez jamais complètement serein.

 

Une option pour toutes les conditions

Aujourd’hui, une grande partie des marques reconnues se sont mises à la course de sentier, offrant une gamme de souliers à crampons en conditions estivales et hivernales. En effet, le revêtement en Gore-Tex qu’on associait jadis aux bottes de marche n’est plus une exception… Protéger nos petits pieds frileux est-il vraiment un luxe, dans un pays comme le nôtre, soumis à des conditions extrêmes en hiver? Le nombre élevé de ventes de chaussures avec membrane « GTX » nous prouvent avec raison que la réponse est non. Ces souliers comportent toutes les caractéristiques techniques d’une bonne chaussure de course à pied, en plus d’assurer une adhérence sécuritaire dans des conditions glissantes.

Cela dit, acheter des souliers à crampons est un budget non négligeable. Pour qui veut maximiser l’utilisation de sa chaussure sur quatre saisons, le choix du Gore-Tex peut changer la donne. Prendre une chaussure sans membrane « GTX » assure respirabilité et évacuation de la transpiration en toutes saisons. En contrepartie, le Gore-Tex™ apporte une protection contre les intempéries, un vrai confort en hiver, mais peut-être un peu chaud en été… À voir si cette technologie en vaut la chandelle, en fonction de l’étendue du temps et des usages que vous souhaitez en faire.

 

Les semelles cramponnées

Sans surprise, la durabilité des crampons est mise à rude épreuve lorsque ces souliers sont utilisés trop souvent sur des surfaces inadéquates comme le ciment et l’asphalte. Ils sont essentiellement faits pour courir sur la neige ou la glace. Et puisque nous ne vivons pas tous aux abords d’un parc ou d’une montagne, la tentation de s’équiper de semelles à crampons amovibles n’est pas bête du tout : cette option permet au coureur et au marcheur d’utiliser ses chaussures habituelles, en plus d’être moins onéreuse.

En matière de crampons, les choix varient selon la nature des crampons et du caoutchouc. Pour des conditions de poudreuse ou de grosse neige, mieux vaut opter pour des chaînes (oui oui) ou des filaments métalliques, tandis que pour le verglas et la glace, les clous sont les mieux adaptés. C’est l’épaisseur de la structure de maintien en caoutchouc et le type de crampons qui détermine le poids des semelles.

Crampons Nanospikes Kahtoola

L’avantage des crampons, c’est qu’ils permettent l’utilisation des chaussures régulières de course à pied ou de marche et qu’ils peuvent être retirés en cours d’entraînement ; par exemple, lorsque l’utilisateur rencontre une surface exempte de neige ou de glace sur une distance relativement importante.

Certains modèles sont plus faciles à enfiler et à retirer que d’autres. Toutefois, ces semelles comportent un inconvénient : elles ajoutent un certain poids à la chaussure et en situation de course à pied, c’est toujours à considérer. Les coureurs préféreront souvent une semelle plus légère, mais la durabilité pourrait en être affectée.

Mais, même lorsque les souliers sont munis de crampons la prudence est de mise. L’excès de confiance que procure parfois le port de tels crampons peut jouer des tours.

 

Parlez-en à votre conseiller

Les solutions proposées par les équipementiers sont de plus en plus sophistiquées. Que vous choisissiez des chaussures de sentiers ou des semelles à crampons, le but reste le même : continuer de s’amuser, peu importe les conditions. Si vous êtes dans le doute, un petit tour en magasin vous permettra de faire un choix parmi les options sur le marché, d’en essayer et surtout, de confronter vos idées à celles de gens d’expérience.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à venir nous voir!

 

 

Par : Gilles Labre, Ariane Patenaude

Nous utilisons le genre masculin dans le texte dans le but d’alléger celui-ci.
Photos : Saucony – ASICS – Andre Morgan (Pexels) , Crampons Nanospikes de Kahtoola